Conception des paddocks et pâturages

Il est souhaitable de pouvoir mettre les chevaux à l'extérieur pour satisfaire leurs besoins vitaux comme l'alimentation, le déplacement ou les contacts sociaux. Pour cela, la structure équestre doit disposer de paddocks ou de pâtures.

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Niveau de technicité :
Juments au pré
Sommaire

Les paddocks

cheval au paddock
Cheval dans un paddock © A.C. Grison

Les paddocks doivent être au calme et de taille réduite : 20 x 30 m constitue un maximum. Le risque de blessures augmente avec la taille des paddocks et l’amplitude des débordements de gaieté qu’elle autorise.

Le sol doit être stabilisé pour ne pas se transformer rapidement en bourbier, ce qui rendrait le paddock inutilisable une bonne partie de l’année. Il est conseillé d’ôter régulièrement les crottins qui contribuent à une dégradation rapide du sol. Les zones de piétinement (entrée, zone d’affouragement, abord des abreuvoirs) peuvent être équipées de dalles alvéolées afin d’améliorer la portance du sol.

Les pâtures

La taille des pâtures est liée au nombre d’animaux qu’elles accueillent.

La règle 1 ha/cheval est souvent citée, mais elle peut correspondre selon les régions et une gestion raisonnée aux quantités d'herbe nécessaires à la fois au pâturage et à la constitution de fourrages pour un cheval pour l'année !

En effet, cette mesure est à adapter en fonction du type d’équidés (race, rusticité, production, activité), de la qualité de la prairie (prairie normande à 2-5 chevaux/ha en pâturage tournant ou parcours sur la causse du Larzac à 5 ha/cheval) et de la gestion du pâturage (voir pâturage tournant ou continu pour les prairies destinées aux chevaux).

Chaque herbage doit disposer d’auges en nombre suffisant ou assez longues pour que chaque cheval, même dominé dans le troupeau, trouve sa place durant les repas.

Si les herbages ne présentent pas d’abri naturel, la construction d’un auvent peut être rendue nécessaire. Des dispositions judicieuses de ces abris peuvent permettre de véritables économies en limitant la surface à construire en desservant plusieurs parcelles.

La surface recommandée pour ces abris, en m², est de : 2,5 x (hauteur au garrot)² par cheval.

Les clôtures

Clôture bois © PS/IFCE
© IFCE

Une clôture générale des herbages est nécessaire pour des raisons de sécurité. La clôture électrique permet de séparer un herbage en plusieurs parcelles et de renforcer la clôture périphérique d’un pâturage où les chevaux sont laissés nuit et jour.

Les clôtures doivent avant tout être sûres et non dangereuses pour les animaux, donc bien faites et robustes. Différents types de clôtures existent :

  • Clôture en bois : Il est conseillé de choisir du bois traité en autoclave (classe 3 minimum). L’utilisation de bois créosotés est aujourd’hui interdite.
  • Clôture électrique : C’est la solution la plus économique, utilisée dans la quasi totalité des établissements équestres. Néanmoins son bon fonctionnement nécessite une mise en oeuvre minutieuse et l’emploi de matériel de qualité.

Le fil de fer barbelé est à proscrire : un grand nombre d’accidents irréversibles survenus lui sont imputables.

L’électrification de fer barbelé est par ailleurs strictement interdite (voir la réglementation sur les clôtures).

Le prix des clôtures varie beaucoup selon le type choisi.

La hauteur totale ne peut être inférieure à 1,60 m en bordure de route ou à 1,30 m entre herbages. Différentes techniques existent :

  • Au minimum 4 rangs de fils lisses torsadés (6 rangs étant préférables)
  • 3 lices en bois
  • Alternance des uns et des autres

Le bois doit être protégé des dents des chevaux par un conducteur électrique posé en avant de la clôture, côté chevaux.

En ce qui concerne le tracé des clôtures, il peut être judicieux de tronquer les coins des parcelles afin de faciliter l’entretien mécanique des herbages et diminuer les risques d’accident dûs aux freinages brusques dans les angles.

Lorsque les parcelles doivent accueillir des étalons, une double clôture espacée de 2,50 m (permettant le passage d’un véhicule) est recommandée. De manière générale, l’emploi d’isolateurs écarteurs permet de limiter les interactions entre animaux dans des parcelles voisines.

Les équipements

Chevaux qui s'abreuvent © F. Grosbois
© F. Grosbois

Les portails principaux doivent être d’une dimension suffisante pour laisser passer un véhicule à moteur : il faut donc prévoir un front de 3 à 4 m, voire plus si l’accès n’est pas en ligne droite.

L’alimentation en eau est indispensable, avec un système de purge pour l’hiver.

L’alimentation en électricité est nécessaire pour la clôture. De manière générale, on privilégiera l’emploi d’un électrificateur sur secteur à celui d’un poste autonome. Cette solution permet d’une part de disposer de plus de puissance sur la clôture et d’autre part, de simplifier la maintenance (rechargement des accus, changement de batterie).

En savoir plus sur nos auteurs
  • Thierry LEBORGNE Architecte, responsable du service Innovation Des Équipements Équestres (IDEE) de l'IFCE
  • Pauline DOLIGEZ Ingénieure de projets & développement « Alimentation et entretien des équidés » IFCE
  • Laetitia LE MASNE Ingénieure de développement IFCE

Bibliographie

Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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