Éclairage des aires de travail

La qualité de l’éclairage est essentielle pour la pratique de l’équitation, ainsi que la sécurité et l’agrément des utilisateurs. Un bon éclairage doit assurer des niveaux d’éclairement suffisants et homogènes, limiter les risques d’éblouissement et permettre un bon rendu des couleurs (éclairage artificiel).

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Par Arnaud LALLEMAND - Laetitia LE MASNE - | 18.11.2019 |
Niveau de technicité :
Eclairage d'un manège ©A.Roszak
Sommaire

Éclairage naturel dans un manège

L’éclairage naturel est essentiel à prendre en compte. Il n’est pas facile à maîtriser en raison de l’extrême variabilité des conditions extérieures. Quelques notions simples permettent de mieux le comprendre :

  • L’indice de vitrage (I) = surface vitrée/surface au sol ;
  • L’inclinaison : à surface égale, une prise de jour horizontale est deux fois plus efficace qu’une prise de jour verticale ;
  • La hauteur : les parties éclairantes en façade éclairent d’autant plus en profondeur qu’elles sont situées en hauteur.

Une bonne solution, fréquemment et depuis longtemps employée, consiste à éclairer le manège par des ouvertures en partie haute réparties sur les façades (long pan et pignon). Les prises de jour verticales favorisent d’ailleurs les éclairements verticaux spécialement recherchés dans les manèges pour avoir une bonne vision des obstacles.

Empoussièrement

La qualité du sol et de l’arrosage influent principalement sur la production de poussière. L’empoussièrement dépend aussi de l’inclinaison des prises de jour (plus les surfaces vitrées sont inclinées, mieux elles sont lavées par la pluie) et de l’implantation (zone industrielle ou rurale).

Répartition

Des prises de jour sur un seul côté du manège entraînent une mauvaise répartition de la lumière.

Pour un manège éclairé par des éléments translucides en façade, la surface d’éclairement doit représenter entre le quart et le tiers de la surface totale du manège (gradins compris). Un manège classique de 20 x 60 m (soit 1200 m²) nécessite donc entre 300 et 400 m² de prise de jour bien réparties.

Matériaux

Les matières plastiques sont très utilisées en raison de leur commodité d’emploi et de leur prix. Il faut cependant savoir que leur vieillissement s’accompagne d’une opacification souvent importante, qui réduit la pénétration de la lumière du jour.

Il convient d’employer un produit verrier résistant aux chocs ou protégé jusqu’à 3 m de haut.

Maintenance

Elle consiste à remplacer les matériaux endommagés et à nettoyer annuellement les surfaces éclairantes, en particulier celles qui sont horizontales.

Éclairage électrique

L'éclairage électrique est indispensable pour pouvoir monter à cheval lorsque la lumière naturelle est insuffisante. La norme NF EN 12193 (mars 2008) présente les principes généraux que l’on doit appliquer à l’éclairage des installations sportives, notamment celles dédiées aux sports équestres, afin d’assurer de bonnes conditions de visibilité pour les sportifs, juges, spectateurs.

Qualité de l’éclairage

La qualité de l'éclairage dépend essentiellement :

  • Des niveaux d’éclairement moyens à maintenir et facteurs d’uniformité ;
  • Des limitations de l’éblouissement ;
  • De l’indice de rendu des couleurs.
Niveaux d’éclairement

Les niveaux d'éclairement sont définis à la mise en service des installations (après 100 heures de fonctionnement).

L’éclairement moyen initial d’un manège doit être 2 fois l’éclairement à maintenir (recommandations de l’Association Française de l’Éclairage relatives à l’éclairage intérieur), c’est-à-dire l’éclairement moyen encore acceptable avant une intervention d’entretien (nettoyage des luminaires/remplacement des lampes).

Dans le cadre des installations équestres, pour un usage d’enseignement, on recommande les niveaux d’éclairement moyen suivants :

  • Allées extérieures : 25 lux ;
  • Ecuries : 150 lux ;
  • Manège : 300 lux (200 lux acceptables pour l’entraînement, éclairement moyen initial de 400 lux) ;
  • Carrière : 200 lux (100-150 lux acceptables pour les reprises, éclairement moyen initial de 200 lux).

Dans la cadre d’organisation de compétitions, afin d’assurer également le confort des spectateurs, un éclairement moyen de 500 lux est recommandé.

Équilibre des luminances

Aussi bien en éclairage naturel qu’électrique, les luminances excessives, sources d’inconfort et de baisse des performances visuelles, sont à éviter.

Les contrastes de luminances (luminaires sur fond sombre) sont également déconseillés, ce qui conduit, dans un manège, à préférer :

  • Des plafonds clairs ;
  • Des murs ni trop clairs, ni trop sombres.
Les valeurs d’éblouissement

Les valeurs d'éblouissement sont définies par la norme NF EN 12-464-1 pour l’éclairage intérieur. Elles sont présentées en UGR (Unified Glare Rating). Sous 13 UGR, l’éblouissement est négligeable ; supérieur à 28, il est intolérable. Pour l’éclairage d’entraînement, une valeur UGR de 22 doit être respectée.

Pour l’éclairage des carrières, la publication CIE 112 définit les valeurs de l’indice GR (Glare Rating) pour les activités sportives en extérieur. Pour l’entraînement et les reprises, un indice GR de 55 doit être respecté, pour le niveau compétition, il doit être au maximum de 50.

Caractéristiques des lampes

Le choix des lampes se fait selon trois critères :

  • Critères de performance : se mesure par l’efficacité lumineuse, à rechercher élevée afin de diminuer les frais de fonctionnement. Pour obtenir un éclairement de 100 lux, il faut 60 W/m² en incandescence, 20 W/m² en fluorescence ;
  • Critères économiques : coût, durée de vie… ;
  • Critères d’utilisation : temps d’allumage, température de couleur, indice de protection, classe…

Il faudra aussi tenir compte de :

  • L’indice de protection (IP) d’un luminaire qui reflète sa protection contre la poussière et contre la pénétration de l’eau. Pour un manège avec système d’arrosage, l’IP souhaitable est de 45, pour une carrière, il est de 55 ou 65 ;
  • Le degré de protection contre les impacts mécaniques : important dans le cas où des activités pouvant entraîner des chocs sur les luminaires sont prévues (jeu de horse-ball par exemple) ;
  • La classe d’un luminaire : elle traduit sa protection contre les chocs électriques.

Le choix du type de lampes est aussi essentiel :

  • Les lampes à incandescence ne conviennent pas à l’éclairage des aires d’évolution en raison de leur puissance insuffisante, leur faible efficacité lumineuse et leur brève durée de vie. Elles ne sont plus commercialisées depuis 2012. Les lampes halogènes sont des lampes à incandescence et leur usage seul est déconseillé (elles peuvent utilement compléter des installations SHP). Leur commercialisation a quant à elle cessé en 2018.
  • Les lampes à décharge présentent une bonne efficacité lumineuse, bien que leur phase d’amorçage soit parfois longue (de 2 à 6 minutes). Parmi elles, les lampes à fluorescence présentent une efficacité lumineuse améliorée par rapport à celle des lampes à incandescence, et une durée de vie supérieure. Elles peuvent convenir à l’éclairage d’un manège. Le nombre de lampes nécessaires est élevé étant donné leur puissance limitée, ce qui présente l’avantage d’une bonne uniformité des éclairements.
  • Les sources lumineuses semi-conductrices ou LED (light emitting diode). Cette technologie est l’une des sources lumineuses les plus efficaces, à fort potentiel d’économies d’énergie. De taille plus réduite, plus facile à travailler en termes d’optique (orientation des faisceaux de lumière), elles sont plus robustes d’un point de vue mécanique et en termes d’étanchéité. Elles permettent en outre de reproduire différents types de teinte et de qualité de couleur. Enfin, les LED présentent une durée de vie bien supérieure aux autres (50 000 heures vs 1 000 à 20 000 pour les autres types de sources).

Implantation des luminaires

L’éclairage d’une carrière se justifie pour des reprises en soirée en l’absence de manège ou par beau temps.

Il convient d’utiliser des projecteurs munis de lampes à décharge d’indice de protection 55 ou 65, placés sur des pylônes implantés en retrait de 4 à 5 m par rapport à la piste (dans les quatre coins pour une carrière rectangulaire), à une hauteur de 10 à 14 mètres de haut, inclinés de 7,5° sur l’horizontale.

Un éclairement moyen de 150 lux est suffisant pour assurer les reprises, mais pas pour organiser des compétitions en nocturne.

En savoir plus sur nos auteurs
  • Arnaud LALLEMAND Service Innovation Des Équipements Équestres (IDEE) de l'IFCE
  • Laetitia LE MASNE Ingénieure de développement IFCE

Bibliographie

Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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