Sécurité autour du cheval

Le comportement du cheval et le tempérament (la personnalité) sont des points clés dans l’utilisation des chevaux. La qualité de la relation homme-cheval a une importance grandissante.

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Par J. TAMALET - Renaud VINCK - | 28.12.2015 |
Niveau de technicité :
Embarquement d'un cheval
Sommaire

La relation homme-cheval

Vermifugation d'un poulain © L. Marnay

La qualité de la relation homme-cheval est une préoccupation de plus en plus présente chez les cavaliers, éleveurs... Les facettes de cette relation sont très nombreuses, ce qui la rend particulièrement complexe, mais quelques notions clés permettent de l’améliorer.

Le tempérament de l’animal, influencé par son patrimoine génétique (race et parents), va moduler ses réactions lors d’une approche par l’homme. De même, son comportement peut être modifié par la douleur, la peur, la privation de contacts sociaux ou tout autre élément de son environnement.


De façon générale, on peut retenir que :

  • La peur de l’animal face à une situation, ou une mauvaise communication homme-cheval, sont les causes de la plupart des accidents qui impliquent le cheval.
  • Une réaction inappropriée de l’humain face à un cheval apeuré, va augmenter le stress de l’animal, qui peut alors devenir dangereux, pour lui-même et pour les humains.
  • Il est essentiel d’être prudent et d’éviter de provoquer des situations de danger par des attitudes et pratiques inappropriées : passer derrière le cheval, faire des gestes brusques, crier…
  • Il est primordial de rester attentif au cheval pour pouvoir anticiper au mieux ses réactions.
  • Le plus souvent, le cheval avertit l’humain du danger (oreilles attentives, encolure relevée, arrêt ou écart…), il faut savoir profiter de cet instant, parfois très court, pour se placer au mieux et être prêt à réagir, sans brutalité.

Principes de manipulation et de contention

Manipulation du poulain au sevrage
Le sevrage : un moment opportun pour manipuler les poulains et commencer à les éduquer © Ifce
Le contact

Pour optimiser la sécurité dans le contact avec les chevaux, il faut savoir que, lors d’une approche, le cheval ne serait pas sensible au sexe de l’être humain, ni au fait d’être regardé ou non. Par contre, l’effet de l’état émotionnel est, quant à lui, démontré : une personne qui a des sentiments négatifs (peur, colère, etc.) induit une augmentation du rythme cardiaque de l’animal si elle le touche. D’autre part, les chevaux se laissent plus facilement approcher si l’homme marche relativement lentement.


De manière générale, il est important de garder à l’esprit que le comportement du cheval est influencé par les nombreux facteurs : isolement social, peur, douleur, etc. Lorsqu’un cheval est difficile à aborder, il est nécessaire de rechercher l’origine de ce comportement (douleur ponctuelle, travail trop intense du cheval...).

Contention

En box, à l’extérieur ou dans un transport, l’attache est déjà un moyen de contention. Les premières fois, la longe n’est pas fixée à l’anneau d’attache. L’opérateur tient la longe qui passe dans l’anneau et module sa tension en fonction des réactions du cheval. Lorsque le cheval a accepté cette « demi-contention », l’opérateur fixe la longe à l’anneau et prend soin de rester derrière le cheval pour le porter en avant s’il tente de « tirer au renard » (reculer en tirant fortement sur la longe).

Il est important de vérifier que le licol, la longe et l’anneau d’attache sont suffisamment résistants. Si l’un des éléments vient à céder, le cheval aura « gagné » et tentera d’obtenir le même résultat les prochaines fois.

La longe est fixée à l’anneau d’attache par un nœud permettant, si nécessaire, de la dénouer instantanément par simple traction sur l’extrémité de la corde. À l’anneau d’attache, il est conseillé par la suite de fixer un bout de ficelle (en anneau également) auquel on fixera la longe : celui-ci cassera le premier et évitera ainsi d’avoir à remplacer longe et/ou licol.

Transporter son cheval

Habituer le cheval

Les jeunes chevaux sont particulièrement sensibles lors des premiers transports et nécessitent toute l’attention du propriétaire. Il ne faut pas hésiter à habituer le cheval très jeune au transport et à toujours conduire avec prudence, souplesse et de préférence sur des routes peu sinueuses.

Ne pas attendre la veille du voyage pour apprendre au cheval à embarquer © A. Laurioux
Les premières manœuvres que le cheval doit apprendre se font au sol. En effet, selon la configuration des véhicules, le cheval doit savoir reculer, faire un demi-tour autour des épaules ou encore déplacer ses hanches sur demande. Par la suite, le cheval doit être habitué à embarquer et débarquer, sans pour autant effectuer de trajet. Enfin, les jeunes chevaux peuvent être habitués au transport sur de très courtes durées afin que le véhicule leur devienne familier. Il ne faut surtout pas attendre la veille d’un voyage important pour présenter le véhicule au cheval.


Préparation

Avant tout trajet, il est important de vérifier son véhicule (sol, aération, points d’attache, barre de poitrail, bat-flancs, pont, fermeture...) et son matériel de protection (protection des membres, cloches, protège-queue, voire protège-nuque si besoin…).

© A.C. Grison
Lors du voyage, il est préférable de laisser du foin à volonté pour les chevaux. Il faut faire attention toutefois au mode de distribution. En effet, les filets à foin classiques peuvent être sources de blessure s’ils sont placés trop bas. L’idéal est de placer le foin dans les auges lorsque le véhicule en est équipé. 

Pour diminuer le stress lors du transport (cortisol, fréquence cardiaque, comportement), il est préférable de les faire voyager à plusieurs par véhicule, en stalles individuelles. Lors de fortes chaleurs, il est préférable de se garer à l’ombre pour le temps de la pause.


La plupart du temps, les trajets sont effectués pour se rendre sur un lieu de compétition, ou de travail, lieu où le cheval va devoir fournir un effort physique important. Il est donc nécessaire de prévoir un temps de repos après le transport. Afin de prévenir les raideurs musculaires après un long trajet, il est conseillé de faire marcher les chevaux en main pour aider à l’élimination des toxines musculaires accumulées.

En savoir plus sur nos auteurs
  • J. TAMALET
  • Renaud VINCK
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Date d'édition : 15 05 2024

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