Abonnez-vous à notre newsletter mensuelle pour recevoir les résultats des études économiques de l'observatoire de l'IFCE
Tendances de la filière équine
Dans les années 2000, la filière équine française était en plein essor. Mais depuis 2010, dans un contexte économique difficile, la filière équine connaît une période morose, avec une diminution importante de la production de chevaux et un commerce moins actif. De plus, depuis 2013, les paris hippiques et les activités équestres, qui résistaient jusqu’alors, affichent eux aussi une tendance à la baisse. Les graphiques présentés dans cette fiche retracent, au travers de quelques indicateurs, les évolutions de la filière équine (activités d’élevage, commerce et utilisations) depuis le début des années 2000. L’ensemble de ces tableaux est disponible sur l’outil en ligne Stats&Cartes.
Élevage : une production française en hausse dans les années 2000-2010
Le nombre total de juments saillies, tous types d’équidés confondus, s’est accru de 1990 à 2009. L’année 2010 accuse une première baisse de juments saillies, qui s’est accentuée jusqu’en 2014, avant de retrouver un niveau plus stable. Cette diminution du cheptel reproducteur, et donc de la production de chevaux en France, a affecté toutes les productions et en particulier les segments sport-loisir et trait-ânes. Elle s’explique, pour partie, par le contexte de crise économique mondiale. Une baisse de production de chevaux de sport a été aussi observée dans les pays concurrents, et de façon plus marquée qu’en France. En 2020-2021, une nette reprise de la production s’est amorcée en sport-loisir, en partie liée au manque de chevaux disponibles sur ce marché.
Évolution du nombre de juments saillies selon le type d'équidé du produit (source : IFCE-SIRE)
Type d'équidé du produit
1997
2000
2003
2006
2009
2012
2015
2018
2019
2020
2021
Galop
4 833
5 059
8 029
10 236
10 061
8 921
9 548
10 734
10 287
9 953
10 204
Trot
17 230
17 182
16 249
16 477
16 523
16 801
16 203
15 697
14 959
14 021
14 015
Travail
35 312
36 509
37 418
36 484
35 157
28 654
22 025
20 784
20 934
20 216
21 129
Sport-loisir
28 093
23 794
31 781
29 851
31 301
26 656
22 846
23 082
23 405
24 183
27 506
Autres
929
1 212
1 649
2 582
3 237
2 969
2 531
1 956
2 018
2 172
2 660
Total
86 397
83 756
95 126
95 630
96 279
84 001
73 153
72 253
71 603
70 545
75 514
Évolution du nombre de juments saillies de 1997 à 2021(source : IFCE-SIRE)
Commerce : ventes aux enchères de chevaux de course
Ventes aux enchères de galopeurs
Les ventes aux enchères de galopeurs se sont particulièrement développées en 10 ans, autant en terme d’effectifs que de chiffre d’affaires et de prix moyen annuels. Le marché des chevaux de galop, plus ouvert qu’en trot, séduit particulièrement les investisseurs étrangers, qui n’hésitent pas à faire s’envoler les prix pour s’adjuger les meilleurs yearlings.
Évolution des effectifs vendus et des prix aux ventes aux enchères de galopeurs (source : IFCE, d’après ARQANA)
Ventes aux enchères de trotteurs
Entre 2002 et 2011, les effectifs vendus aux enchères de trotteurs sont relativement stables. À partir de 2011, les effectifs présentés et vendus en ventes aux enchères diminuent. Les autres indicateurs varient plus ou moins fortement d’une année à l’autre. Avec un marché plus fermé et des prix plus raisonnables qu’en galop, le marché des chevaux de trot s’assure une certaine stabilité. Depuis 2016, les prix moyens des trotteurs vendus en ventes aux enchères repartent à la hausse.
Évolution des effectifs vendus et des prix aux ventes aux enchères de trotteurs (source : IFCE, d’après ARQANA)
Commerce : équidés importés et transactions
Les importations
Les importations de chevaux ont fortement progressé dans les années 2000, avant de ralentir en 2012, et régresser ensuite à la fois en poneys et en chevaux de selle.
Évolution des importations par type d'équidés (source : IFCE-SIRE)
Les transactions d'équidés
En comparaison, les transactions d’équidés, connues à partir des renouvellements de cartes d’immatriculation, ont progressé jusqu’en 2009. Dans un contexte économique difficile pour la filière équine, le marché ralentit depuis 2010, mais une légère augmentation s'est fait ressentir en 2021.
Évolution des transactions d'équidés (source : IFCE-SIRE)
Une nouvelle procédure d’enregistrement des chevaux et poneys de sports souhaitant engager en compétition a vu le jour en janvier 2015. Cette dernière nécessite que la propriété soit à jour. Cela explique le pic de transactions pour les races françaises de selle, ainsi que les poneys, en 2015.
Utilisations : évolution des paris hippiques
Les paris hippiques n’ont cessé de croître jusqu’en 2012. Depuis 2013, le montant des enjeux pariés par les français régresse légèrement, en particulier les paris enregistrés dans les points de vente PMU et ceux sur hippodromes, principal mode de prise de paris. Cependant, depuis quelques années, les paris sur internet prennent de l’essor. Ils représentent plus de 20% des mises enregistrées pour l’année 2020. En effet, lors de la crise de la covid-19, des parieurs jouant traditionnellement sur le réseau physique se sont reportés vers l’offre en ligne.
Évolution des paris hippiques en France selon le mode d'enregistrement (en millions d'euros) (source : IFCE, d’après PMU)
Utilisations : les cavaliers licenciés
Depuis 2000, l’accroissement important du nombre de licenciés à la FFE touche toutes les catégories de licences et en particulier l’équitation à poney. Cependant, depuis 2011, l’activité régresse légèrement avant de rebondir depuis 2021. L’équitation, sport individuel pratiqué en extérieur, a été plébiscité au cours de la crise sanitaire de la covid-19.
Évolution du nombre de licenciés par fléchage (source : IFCE, d’après FFE)
Utilisations : abattages d’équidés et consommation de viande chevaline
La consommation de viande chevaline régresse fortement depuis les années 1980, avec un volume qui a quasiment été divisé par 5, malgré quelques périodes plus favorables liées à des crises sanitaires (crise de l’ESB en viande bovine en 1996 et 2000, fièvre aphteuse en viande ovine en 2001 et fraude à la viande chevaline en 2013).
Évolution de la consommation de viande chevaline en France (source : IFCE, d’après FranceAgriMer)
En conséquence de la baisse structurelle de la consommation française comme étrangère, les abattages ont également fortement diminué. Un léger sursaut du nombre d’équidés abattus a été observé entre 2010 et 2013, en lien avec la réduction du cheptel reproducteur.
Évolution des abattages (source : IFCE, d’après FranceAgriMer)
Conjoncture
Les tendances de la filière équine sont analysées deux fois par an, dans des notes de conjoncture publiées par l’Observatoire Économique et Social du Cheval (OESC) de l’IFCE. Ces notes dressent l’état des lieux de la filière équine à un instant donné, dans les secteurs de l’élevage, du commerce et des utilisations.
