4 indicateurs simples pour lire son compte de résultat

Le compte de résultat fait partie des éléments financiers indispensables que le chef d’exploitation doit élaborer pour évaluer la performance économique de son activité. Produit d'exploitation, valeur ajoutée, EBE et résultat d'exercice sont 4 indicateurs simples pour lire son compte de résultat.

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Par Erick BOSSARD - | 19.01.2024 |
Niveau de technicité :
4 indicateurs simples pour lire son compte de résultat
Sommaire

Définition du compte de résultat

Le compte de résultat mesure le bénéfice ou la perte liés aux activités d’une entreprise, avec ses produits et ses charges pour une période donnée, appelée exercice comptable. La durée de l’exercice est généralement d’une année mais peut varier dans certaines conditions (création d’entreprise, cession). Il a pour but de faire connaître à l’administration fiscale le montant du bénéfice réalisé (ou la perte) et de prouver la rentabilité de l’entreprise aux financeurs potentiels.

La rentabilité est une nécessité pour une entreprise. Elle est étudiée sur plusieurs années. Si ce n’est pas le cas, sa situation financière se dégrade et sa pérennité peut être mise en cause avec le risque d’un arrêt de l’entreprise.

Comment analyser la rentabilité d’une structure ? À partir du compte de résultat, il est possible de calculer des soldes intermédiaires en cascade : valeur ajoutée, excédent brut d'exploitation (EBE) et résultat d’exercice. L’analyse de ces soldes doit permettre de comprendre l’origine d’une rentabilité, bonne ou insuffisante.

À partir du compte de résultat, le chef d’entreprise peut construire le tableau des principaux indicateurs de résultats qui retracent les éléments qui ont permis à l’entreprise de produire de la valeur.

Le produit d'exploitation

C’est la valeur totale des biens et des services produits par une entreprise pendant un exercice comptable.


L'objectif des gérants est de maintenir ou d'augmenter ce produit. Cf fiche : Chiffre d'affaires, produits et recettes

La valeur ajoutée

Elle mesure la richesse créée par une entreprise grâce à son activité de production.


La TVA est calculée sur cette base.  

Valeur ajoutée = produits de l’exercice - consommations intermédiaires (approvisionnements + services extérieurs)

L’objectif pour le gérant est d’avoir une valeur ajoutée la plus élevée possible lui permettant de rémunérer le travail et de renouveler son outil de production (par exemple : refaire le sol de sa carrière). Pour cela, deux choix sont possibles :

  • Augmenter le produit de l’exercice, comme par exemple :

             - Pension : augmenter la capacité d’accueil des chevaux
             - Centre équestre : accroître les heures d’équitation vendues
             - Élevage : augmenter les prix de vente en valorisant mieux les produits

  • Diminuer les consommations intermédiaires : par exemple acheter son fourrage à la récolte et en grande quantité pour obtenir un meilleur prix.

Pour porter un diagnostic, on calcule fréquemment un taux de valeur ajoutée = VA/produits. Plus ce taux est élevé, plus l’entreprise crée de la valeur en limitant ses charges.

L'excédent brut d'exploitation


EBE = Valeur ajoutée + subventions et indemnité - taxes – charges du personnel

L’EBE prend en compte, entre autres, la rémunération des salariés (salaires et charges sociales) pour les entreprises avec du personnel, les cotisations sociales des agriculteurs et souvent les aides découplées (comme les DPB, l’ICHN) versées dans le cadre de la PAC. Les prélèvements privés des agriculteurs en entreprise individuelle ne sont pas pris en compte.

L'EBE est un indicateur très utilisé dans le secteur agricole, notament par les banquiers, pour analyser la rentabilité de l'entreprise.


Le critère intéressant à prendre en compte est l’EBE/ UMO (unité de main d’œuvre non salariée) qui permet de comparer les performances de différentes entreprises entre elles en faisant abstraction de leur politique de financement et d’amortissement.

Le résultat d'exercice

C’est le solde final du compte de résultat.

Résultat d’exercice = Total des produits – total des charges

Il est indispensable de raisonner sur plusieurs années, car les ventes comme les achats fluctuent d’une année sur l’autre. Les principales causes sont par exemple : la volatilité des prix des matières premières (impact du climat sur les récoltes), ou les volumes variables de prestations vendues ou de ventes des chevaux. Un centre de tourisme équestre est par exemple très dépendant des conditions climatiques pour la vente des balades.

Lorsque les produits sont supérieurs aux charges, l’entreprise a réalisé un bénéfice. À l’inverse, lorsque les charges excèdent les produits, l’entreprise subit une perte.

Le résultat définitif s’obtient en sommant 3 résultats intermédiaires :

  • Le résultat d’exploitation : c’est le résultat des opérations provenant de l’activité normale de l’entreprise,

Résultat d’exploitation = produits d’exploitation (heures d’équitation, pensions…) – charges d’exploitation (alimentation, loyer…)

C’est la composante principale du bénéfice.

  • Le résultat financier : c’est le résultat des opérations financières uniquement

Résultat financier = produits financiers – charges financières

Les produits financiers sont issus des intérêt perçus sur les placements, les escomptes…

Les charges financières sont issues des intérêts des emprunts bancaires, les intérêts sur les dettes fournisseurs par exemple.

C’est une composante liée à l’importance et à la durée des emprunts. Il est souvent négatif les 10 à 15 premières années (lié aux emprunts à long et moyen terme). S’il est positif, c’est que l’entreprise est peu ou pas endettée.

  • Le résultat exceptionnel : c’est le résultat des opérations n’entrant pas dans le cadre de l’activité normale de l’entreprise.

Résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles

Les produits exceptionnels peuvent correspondre à des ventes de biens immobilisés. C’est en particulier le cas des ventes de chevaux immobilisés.

Les charges exceptionnelles sont : la valeur nette comptable des biens immobilisés vendus, les charges sans facture…

C’est la composante la plus aléatoire du résultat. S’il est négatif, il faut analyser son origine : suivi défectueux de ses factures (pénalités de retard), mauvais choix de chevaux (moins-value comptable lors de revente).

Ce qu'il faut retenir

Des exemples issus de différents segments de la filière équine peuvent être consultés sur la fiche Bilans comptables : fiches pédagogiques.

L’étude économique de l’entreprise est essentielle. Elle présente un état des lieux de la santé financière de l’entreprise. Elle peut permettre de dégager des pistes de réflexion pour améliorer la rentabilité de l’établissement. Néanmoins, elle doit être évaluée conjointement aux objectifs du gérant qui peut prioriser la qualité de vie, le choix de l’autonomie, la pérennité d’une structure familiale. 
En savoir plus sur nos auteurs
  • Erick BOSSARD Equicer
Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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