Les équidés acteurs de l’entretien du territoire

Les équidés ont un rôle essentiel dans l'occupation du territoire français. Selon leur utilisation, ils ont des impacts variés sur l'entretien du territoire.

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Par Céline VIAL - | 12.01.2011 |
Niveau de technicité :
pâturage mixte équins-bovins
Sommaire

En zone rurale : concurrence avec les autres activités agricoles

En zone rurale, les équidés et les autres activités agricoles convoitent les mêmes espaces et sont donc en concurrence en ce qui concerne l’accès au foncier.

Toutefois, il existe aussi des complémentarités entre ces deux secteurs. Certaines exploitations agricoles utilisent la complémentarité entre le pâturage des équidés et des bovins (ou ovins) dans la gestion des parcelles. Les agriculteurs sont également les principaux fournisseurs de fourrages, céréales et services (prêt de matériel, fauche des parcelles) pour les propriétaires d’équidés locaux.

En périurbain : occupation d’espaces de statut transitoire

En zone périurbaine, les loisirs équestres sont à la fois concurrents et complémentaires au développement résidentiel. Ainsi, on observe que la présence d’équidés de loisir est motivée par la périurbanisation, probablement grâce à l’arrivée de nouvelles populations dans ces espaces.

Réciproquement, certains propriétaires équins participent à ce mouvement de délocalisation de l’habitat des grandes villes vers les campagnes dans le but d’habiter à proximité de leurs animaux. Les équidés investissent alors les espaces inutilisés, qu’il s’agisse de parcelles non-exploitées (de type bois ou garrigues) ou libérées par un recul de l’agriculture face à l’avancée de l’urbanisation. Ils participent ainsi à l’occupation et à l’entretien de ces territoires. Toutefois, au fur et à mesure de la densification du bâti, les équidés sont progressivement repoussés des centres des communes vers la périphérie, ce qui génère des problèmes d’accès au foncier pour les propriétaires équins.

Enfin, bien que les équidés aient une image positive auprès de la population locale (entretien des espaces, apport aux paysages, création d’emplois…), ils sont également porteurs de conflits, surtout en zone périurbaine (équidés qui s’échappent, odeurs et insectes, conflits d’usage pour les chemins de promenade…).

Chevaux d’élevage et de performance : un espace dédié au cheval

Les éleveurs de chevaux valorisés en compétition ou en course utilisent deux types d’espace : les prés destinés aux chevaux d’élevage et les paddocks pour les chevaux à l’entraînement.

Les éleveurs pratiquent des rotations entre les parcelles pour assurer le pâturage et produire du foin qu’ils font eux-mêmes ou font faire à des agriculteurs voisins.

L’espace du cavalier comprend les carrières et les pistes d’entraînement aménagées au sein de la propriété. A l’extérieur, seuls quelques chemins à proximité sont utilisés à des fins d’entraînement physique. Ces propriétaires d’équidés sont très mobiles dans leur région, voire au niveau national, car souvent en déplacement pour des compétitions ou courses.

Chevaux d’extérieur : un espace dédié au cavalier

Les détenteurs d’équidés destinés à une pratique de l’équitation d’extérieur sont des particuliers « hors structure » ou des professionnels du loisir équestre.

L’espace du cheval se compose principalement de prés pour le stationnement des animaux. Les détenteurs sont peu investis dans la gestion de ces espaces qui n’ont le plus souvent pas de vocation nourricière.

L’espace du cavalier correspond aux carrières et autres zones de travail des chevaux, ainsi qu’aux chemins de promenade aux alentours. Ces propriétaires ont des réseaux de connaissance très développés au niveau local et se déplacent pour des compétitions ou des randonnées.

Chevaux d’agrément : un espace centré autour d’une «maison élargie»

Les propriétaires d’équidés d’agrément avaient au départ une logique d’achat résidentiel, souhaitant acquérir une maison leur permettant d’avoir leurs animaux à proximité. L’espace du cheval est souvent limité à une parcelle située à proximité immédiate de l’habitation du propriétaire.

L’espace du cavalier est soit inexistant, soit composé de quelques chemins de promenade très proches. En effet, ces équidés sont principalement possédés pour le plaisir de les voir et de s’en occuper. Les réseaux de connaissance de ces propriétaires sont très restreints et limités aux soins et à l’alimentation des chevaux.

En savoir plus sur nos auteurs
  • Céline VIAL Ingénieure de recherche « Économie / Sciences de gestion » IFCE
Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 14 05 2024

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