Résultats technico-économiques des entreprises équines

Évaluer la viabilité d’un projet d’installation, la situation économique d’une entreprise ou donner des marges de progrès aux exploitants nécessitent de disposer de repères sur le fonctionnement technique et économique d’entreprises équestres en activité. Retrouvez dans cette fiche une description du fonctionnement de l’entreprise et une présentation des résultats technico-économiques associés

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Niveau de technicité :
Ecuries du Haras du Pin © L. Van Hoevelaken
Sommaire

Le Réseau REFErences

Le Réseau REFErences, créé en 2006, permet d’accéder à ce type de repères dans plusieurs domaines d’activités liées au cheval : élevages de chevaux et poneys de sport, chevaux de loisir et chevaux de trait, établissements équestres (centres équestres, écuries de pension, fermes équestres).

Ce réseau valorise pour cela les données technico-économiques collectées annuellement dans des exploitations équines choisies sur le territoire (130 fermes suivies en 2017). Ces entreprises sont sélectionnées selon plusieurs critères : ancienneté de l’exploitation, viabilité économique, reconnaissance des pairs et la volonté du chef d’exploitation de partager son expérience. Dès lors, les résultats présentés ici, sont supérieurs à ce que l’on peut observer généralement sur le terrain mais constituent des résultats accessibles après plusieurs années de fonctionnement.

Les références technico-économiques : quelles données ?

Établir des références technico-économiques consiste, pour un secteur d’activité donné, à caractériser le fonctionnement de structures suivies sur un plan technique et économique. Il s’agit de fournir une description du fonctionnement technique de l’entreprise et de présenter les résultats économiques associés.


Concrètement, la conduite technique de l’exploitation est décrite par :

  • les pratiques d’alimentation : type d’aliments distribués (céréales, concentrés, complément) et quantités
  • la gestion des surfaces : conduite du pâturage, fertilisation, récolte de fourrages
  • le suivi sanitaire : vermifugation, vaccinations, maréchalerie
  • la conduite de la reproduction (élevage) : fonctionnement du troupeau et performances de reproduction (taux de gestation, de productivité numérique, etc.)
  • la gestion de la cavalerie


Elle est complétée par la description des produits et des pratiques de commercialisation :

  • en centres équestres : prestations proposées et types de clientèle
  • en élevages : valorisation des produits et modes de commercialisation (type de produits vendus)


Puis les moyens mis en œuvre :

  • le cheptel : effectifs de reproducteurs (élevage) ou de la cavalerie (centre équestre), par catégorie d’animaux
  • les équipements : matériels et bâtiments utilisés
  • la main d’œuvre : nombre de personnes employées et statut, travaux menés, temps passé par activité.


Les données économiques liées à ces pratiques concernent :

  • Les prix et tarifs pratiqués : prix par catégorie d’animaux vendus, tarifs pratiqués (pension, enseignement) ; et les coûts unitaires : coûts des équipements et bâtiments, coûts des pratiques (aliment, vaccin, vermifuge, fertilisation des herbages…)
  • Les résultats économiques de l’exploitation
      - produit brut total : selon l’orientation de l’exploitation, il est composé de ventes de chevaux, de pensions, de prestations d’enseignement…mais aussi de ventes d’autres produits agricoles pour les structures diversifiées (bovins, cultures…) et de primes (subventions).
      - charges : elles se décomposent en charges opérationnelles (alimentation, frais d’élevage, vétérinaire, maréchalerie, entretien des surfaces en herbe, etc.) affectables à chaque atelier, et en charges de structure (main d’oeuvre, foncier, entretien des bâtiments, installations, matériel, déplacements, énergie, eau, assurances, frais financiers…) qui concernent l’ensemble de l’exploitation.

Des indicateurs de gestion sont calculés pour mesurer l’efficacité économique de l’exploitation :

  • La marge brute équine : c’est la différence entre les produits et les charges opérationnelles spécifiques à l’atelier équin. Elle est généralement rapportée à l’hectare de surface fourragère (SFP), à l’UGB ou la jument 
  • L’excédent brut d’exploitation (EBE) : c’est la différence entre les produits et les charges de l’ensemble de l’exploitation (atelier équin et autre atelier, si plusieurs ateliers coexistent). Il est généralement rapporté à l’hectare de surface agricole utilisée (SAU) ou à l’unité de main d’œuvre (UMO). Le rapport EBE/produit brut est un indicateur d’efficacité économique   
  • Le revenu disponible, obtenu après déduction des annuités d’emprunts à l’EBE : c’est le montant disponible pour les prélèvements privés (pour vivre) et l’autofinancement (pour investir). Il est généralement rapporté à l’UMO.

 

Des résultats économiques très variables selon les activités exercées

Les résultats présentés ci-dessous concernent l’année 2016.


Éleveur de percherons © J. Chevret
© J. Chevret

Les élevages de chevaux de trait sont des exploitations diversifiées avec un autre atelier agricole où le produit équin représente moins de 10% du produit total. Ces structures recherchent une maximisation du produit équin qui est de 1 300€ par jument saillie. La valorisation des poulains reste une priorité pour les éleveurs. Ils utilisent plusieurs canaux, à savoir : la viande, la reproduction, l’attelage et le loisir. Les charges opérationnelles sont très limitées (226€/UGB) avec un aliment de base le plus économe qui est l’herbe valorisée et le foin produit sur place pendant les périodes de manque d’herbe. Après deux années d’analyse, le revenu disponible moyen est de 20 500€/UMO.


© C. Le Drogoff

Les centres équestres, généralement spécialisés, dégagent un EBE moyen de 35 000€ par UMO. On observe une légère diminution du nombre de clients (-3%) mais aussi du nombre d’heures effectués par équidé entre l’année 2016 et 2015. Les charges de structure restent élevées et représentent deux tiers du produit brut global d’exploitation. Elles sont liées avant tout aux charges salariales ainsi qu’à celles liées au bâtiment et au matériel. Les investissements en infrastructures (manège, carrière…) et d’accueil de la clientèle (parking, les abords du site…) sont généralement importants mais nécessaires pour un bon fonctionnement de la structure. Le montant des charges de structure est à la baisse (-15%) entre l’année 2016/2015, ce qui explique l’augmentation de 10% de l’EBE/UMO. Le revenu disponible évolue peu dans ces structures, il atteint 17 000€/UMO.


Balade à cheval sur plage © Pixabay
© Pixabay

Les établissements de tourisme équestre ont souvent d’autres activités pour assurer leur revenu hors saison touristique (enseignement, pensions et d’autres activités agricoles). L’EBE moyen par UMO est de 26 000€ sur l’échantillon constant (10 ETE), il est inférieur au système centre équestre. Les investissements en infrastructures et équipements pour accueillir les clients sont moins importants car les prestations proposées à la clientèle se font à l’extérieur de la structure. L’équitation se pratique sous forme de randonnées et de balades avec restauration et une possibilité d’hébergement dans une ambiance conviviale. Le revenu disponible médian par UMO est de 20 000€ avec un pourcentage d’annuités / EBE de 25%.


cheval femme ecurie © A. Bassaler
© A. Bassaler

On différencie 2 groupes dans les écuries de pensions : les pensions hébergement et travail. L’EBE moyen par UMO des pensions travail sur l’échantillon constant (21 exploitations) est supérieur : 43 000€ en moyenne contre 26 000€ en pension hébergement pour l’année 2016. Le produit de pension dans les écuries de travail est supérieur car les prestations comprennent de l’hébergement mais aussi du travail et le transport des chevaux en compétition. Les charges opérationnelles sont aussi plus élevées car les chevaux sont hébergés en box et sortent au paddock la journée seulement pour se détendre. Les consommations de fourrages (3,4T/UGB) et de concentrés (1,6T/UGB) sont supérieures mais correspondent à des besoins journaliers plus importants. Le revenu disponible médian est de 30 000€ par UMO pour les pensions travail contre 18 500€ pour les pensions hébergement pour l’année 2016.

Ce qu'il faut retenir

Pour établir des références technico-économiques, il faut dans un premier temps pouvoir décrire le fonctionnement technique de la structure, comme la conduite de l’alimentation, de la gestion des surfaces… Ensuite, pour établir des références économiques, il faut avoir accès aux prix et tarifs pratiqués par la structure ainsi que les principaux résultats comptables. D’après le type de structure (élevage de chevaux de trait, centre équestres…), les résultats économiques sont très variables.
En savoir plus sur nos auteurs
  • IFCE - Observatoire Économique et Social du Cheval (OESC)

Bibliographie

Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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