La myotonie congénitale
La myotonie congénitale est une maladie génétique du tonus musculaire de la famille des paralysies périodiques familiales. Elle est principalement observée chez des individus New-Forest ou issus de croisements avec cette race. Portée par un allèle récessif, sa transmission se fait exclusivement par les reproducteurs. Le dépistage permet d’éviter les croisements à risque.
- Symptômes et traitement de la myotonie congénitale
- Déterminisme génétique et accouplements
- Dépistage et test disponible
Symptômes et traitement de la myotonie congénitale
Symptômes
Très étudiée chez l’Homme, le chat, la chèvre (du Tennessee) et le chien (Schnauzer nain), la myotonie congénitale appartient à la famille nombreuse des paralysies périodiques familiales (dont notamment, chez les Quarter Horses, l'HYPP ou « Hyperkaliémie Périodique Paralysante »).
Cette maladie génétique du tonus musculaire se caractérise par une contraction anormalement prolongée de la musculature striée squelettique en réponse à une stimulation. Pour bien comprendre, visualisez cette vidéo de chèvres atteintes de la maladie correspondante.
Dans le fonctionnement normal, à chacun des mouvements, les muscles se contractent puis se relâchent. Dans le cas des animaux atteints de myotonie congénitale, il y a déséquilibre entre contraction et décontraction. Lors d’une sur-stimulation, le muscle se comprime rapidement mais ne se relâche pas aussi vite. Les membres se raidissent, l’animal reste figé ou même tombe. Ce n’est qu’après un délai plus ou moins long qu’il peut reprendre une mobilité normale.
Outre les symptômes mécaniques évoqués ci-avant, on peut remarquer que lorsque le poney commence à hennir, le son s’arrête brutalement lorsque les muscles de ses cordes vocales se figent. Le hennissement n’est à nouveau perceptible que quelques instants plus tard dès relâchement.
On signale également l’observation possible de symptômes au niveau de la 3ème paupière. En écartant la paupière (notamment à l’occasion d’un examen des muqueuses), on constate un retrait du globe oculaire, celui-ci étant masqué par la 3ème paupière qui s’est sur-contractée. Ce n’est qu’après quelques secondes de décontraction que le globe oculaire ré-apparaît lorsque les muscles ont repris leur souplesse.
Traitement
Il n'y a pas de traitement possible.
Déterminisme génétique et accouplements
Déterminisme génétique
Chez les chevaux, la myotonie congénitale est liée à un gène récessif autosomique situé sur le chromosome 4. Cela signifie que la maladie n'est pas liée au sexe, et que l'allèle doit être transmis par les deux parents pour qu'un animal soit atteint à sa naissance.
Les chevaux qui portent une seule copie du gène le transmettent à leur descendance, mais eux-mêmes sont en parfaite santé, sans symptômes de la maladie. Parce qu'il est récessif aussi, l'allèle C responsable de la myotonie congénitale peut passer plusieurs générations avant de se manifester.
Trois combinaisons génotypiques possibles
Trois combinaisons génotypiques sont possibles et exprimées comme suit. Les individus sont considérés :
- Soit non porteurs ⇒ Ils ne peuvent pas transmettre l'anomalie. Leur génotype est A/A.
- Soit porteurs sains ⇒ Ils ne sont pas malades, mais susceptibles de transmettre l'anomalie. Leur génotype est A/C.
- Soit porteurs ⇒ Ils expriment rapidement la maladie après leur naissance et sont généralement euthanasiés. Leur génotype est C/C.
Accouplements raisonnés
Connaître le génotype des reproducteurs pour cette anomalie permet d’éviter les croisements à risque.
Dans un cas sur quatre, l'accouplement entre deux porteurs sains « A/C » peut être responsable de la naissance d’un poulain « C/C » qui exprimera la maladie. Les chromosomes étant en paires, l’accouplement de ces deux porteurs sains (A/C) peut en effet donner les possibilités de combinaisons suivantes : A/A, A/C, A/C ou C/C, chaque parent transmettant un seul gène A ou C au produit.
Dépistage et test disponible
Tous les supports de l’hérédité (sang, semence, bulbes pileux…) peuvent être prélevés en vue de la recherche du gène de la myotonie congénitale. Le vétérinaire pourra réaliser une prise de sang (environ 3 mL) sur tube EDTA (Éthylène Diamine Tétra-Acétique) ou bien l’éleveur pourra lui-même effectuer un prélèvement de bulbes pileux.
Le prélèvement, bien identifié avec le numéro SIRE de l’animal, est envoyé au laboratoire. Comptez une vingtaine de jours pour recevoir le résultat.
Le coût de ce dépistage varie selon les laboratoires de 30 à 55 €.
En savoir plus sur nos auteurs
- Margot SABBAGH Ingénieure de projets & développement « Génétique des équidés » IFCE
- Bernard DUMONT SAINT PRIEST Ingénieur de recherche & développement « Caractérisation des équidés » IFCE
- Loïc LEGRAND Laboratoire départemental Labéo Frank Duncombe