Cavalier d'entraînement de trot et de galop : les techniciens du quotidien

Les cavaliers d’entraînement de trot (anciennement lad driver / lad jockey) et de galop sont les personnes indispensables à l’entraînement quotidien des chevaux de course. Le cavalier d’entraînement exécute le programme défini par l’entraîneur, mais ne monte pas forcément en course. Ces métiers recrutent fortement, dans toute la France.

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Niveau de technicité :
chevaux de course
Sommaire

Évolution des dénominations des métiers relatifs aux courses

Les dénominations des métiers relatifs aux courses hippiques changent au 1er juin 2024. Ci-dessous, un récapitulatif des termes anciens et nouveaux :

Dénomination usuelleAncienne dénomination GalopAncienne dénomination TrotCatégorieNouvelle dénomination
Garçon de courAgent de courGarçon de courEmployéAgent d'écurie
Lad driver / lad jockeyCavalier d'entraînement / ladLad driver / lad jockeyEmployéCavalier d'entraînement trot ou galop
AssistantSecond d'écurieResponsable de courAgent de maîtriseManager d'écurie adjoint
Second d'écuriePremier garçonAgent de maîtriseManager d'écurie
Garçon de voyageResponsable de voyageGarçon de voyageCadreResponsable de voyage
Premier garçonResponsable d'écurieN'existait pasCadreResponsable d'écurie
N'existait pasN'existait pasCadreEntraîneur particulier
Sous-entraîneurAssistant d'entraînementN'existait pasCadreAdjoint(e) d'entraînement

Une formation bien rôdée, aux débouchés assurés

La formation la plus spécifique pour se former au métier de cavalier d’entraînement trot ou galop est le Certificat d'Aptitude Professionnelle Agricole (CAPA) Lad - cavalier d'entraînement. Cette formation est accessible en formation scolaire initiale ou continue. Elle peut être réalisée sous statut étudiant ou d’alternance (stage, apprentissage). Plusieurs modes de formation sont possibles en fonction des établissements qui proposent cette formation :

TrotGalopFormation initialeFormation continue
École des Courses Hippiques, AFASEC de Cabriès (13)XXXNon
École des Courses Hippiques, AFASEC de Mont-de-Marsan (40)XXXX
MFR du Forez (42)XXXNon
MFR de Pouancé (49)XXXNon
École des Courses Hippiques, AFASEC de Graignes (50)XNonXX
CFA-CFPPA Agri Campus Laval (53)XXXNon
École des Courses Hippiques, AFASEC de Gouvieux (60)NonXXNon
MFR de Vimoutiers (61)XXXNon
École des Courses Hippiques, AFASEC de Boissy-Saint-Léger (94)XNonXNon

L’entrée en formation est possible à la suite de tests à cheval et d’entretiens de motivation. Un certain niveau équestre est donc attendu. 

D’autres formations plus générales peuvent avoir une valence « courses » et permettre de travailler dans une écurie de course en tant que cavalier d’entraînement, mais aussi agent d’écurie, responsable de voyage…

  • Cavalier de pré-entraînement option débourrage
  • Bac Pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Agricole (Bac Pro CGEA)
  • Bac Pro Conduite et Gestion de l'Entreprise Hippique (Bac Pro CGEH)
  • Certificat de Spécialisation option Éducation et Travail des Jeunes Équidés (CS ETJE)
91,4% des apprenants sont en insertion professionnelle à la fin de leur formation (Observatoire social de l’AFASEC, 2022).

Le schéma des formation d’équi-ressources délimite les parcours de formation possibles au sein de la filière équine. Les encadrés rouges définissent le parcours propre au métier de cavalier d’entraînement.

cavalier d'entraînement de trot et de galop
Parcours de formation aux métiers du cheval © équi-ressources / IFCE

L’autorité responsable de ces formations est le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA).

Bien qu’il existe de nombreux centres de formations répartis sur l’ensemble du territoire français, les établissements de formations spécifiques aux métiers des courses se situent essentiellement dans les territoires où sont localisés les écuries de course et les hippodromes. Ainsi le Nord-Ouest, l’Île-de-France, le Sud-Ouest et le Sud-Est sont les principaux lieux de formation au métier de cavalier d’entraînement. Une carte détaillée est proposée sur le site internet d’équi-ressources ou accessible à partir de ce lien.

Un métier spécifique au galop et plus polyvalent au trot

Cavalier d’entraînement, spécificité galop

Quelles sont les missions du métier de cavalier d'entraînement au galop ?

Le cavalier d’entraînement professionnel exerce son métier au sein d’une écurie de course de galop. Son rôle est d'assurer quotidiennement les soins et l’entraînement sportif des chevaux que l’entraîneur lui attribue. Tôt le matin, le cavalier monte 4 à 5 lots. Dans le jargon hippique, cela signifie qu’il va monter 4 à 5 chevaux répartis en lots, en suivant le programme établi par l’entraîneur. Chaque jour, les cavaliers doivent, en complément de l’entraînement, veiller au confort des chevaux en :

  • Les nourrissant.
  • Assurant l’entretien des litières et des écuries.
  • Assurant les soins quotidiens aux chevaux (pansage, eau…).
  • Entretenant le matériel (selle, harnais…) et les bâtiments.

Son rôle est essentiel dans la bonne gestion d’une écurie de course de chevaux. Garant de la bonne préparation physique des chevaux, il fait en sorte que ces derniers soient les plus performants possibles sous la selle de leur jockey lors des réunions de courses sur les hippodromes.

Une journée type ⇒ Arrivée vers 6h30, préparation des chevaux, sortie de 4 à 5 lots. L’entraînement et les soins post-effort se terminent entre 12h00 et 13h00. Vers 17h, une partie des salariés revient pour une heure réaliser « l’écurie du soir ». Durant ce moment, les boxes sont nettoyés, les chevaux sont nourris et couverts pour la nuit. Des soins peuvent également être apportés sous les directives de l’entraîneur. Certains cavaliers d’entraînement accompagnent également les chevaux aux courses dans l’après-midi et/ou en soirée pour assurer leur confort ou pour monter, en fonction de leur niveau et de l’accord du propriétaire.

Quelles sont les compétences du métier de cavalier d'entraînement de galop ?

En plus d’une formation adaptée, ce métier nécessite de solides compétences équestres, ainsi que :

  • Une bonne condition physique
  • Le goût de l’entraînement sportif, de la performance, de la compétition et du sport hippique
  • Du sang froid
  • De la ponctualité
  • Une bonne capacité d’analyse
  • Une acceptation des risques

Le métier de jockey est soumis à une contrainte de poids pour monter en course, qui se retrouve également à l’entraînement, mais de façon moindre. Les entraîneurs acceptent des cavaliers pouvant peser jusqu’à 65 kg, voire 70 kg dans les écuries d’obstacle.

Cavalier d’entraînement, spécificité trot

Quelles sont les missions du métier de cavalier d'entraînement au trot ?

Le cavalier d’entraînement de trot se lève tôt le matin afin d'assurer l'entraînement des trotteurs sous l'égide d'un entraîneur, que ce soit en selle (trot monté) ou sur le sulky (trot attelé). Son rôle est essentiel et c'est quotidiennement que le cavalier d’entraînement doit prendre soin des chevaux de l’écurie en :

  • Les nourrissant.
  • Assurant l'entretien des litières et des écuries.
  • Assurant les soins quotidiens aux chevaux (pansage, bien-être animal...).
  • Entretenant le matériel (selle, harnais...).
  • Les entraînant selon les consignes de l’entraîneur.
  • Montant ou drivant en course pour le compte de propriétaires, selon son niveau.

Plus polyvalents dans le trot, les cavaliers d’entraînement peuvent aussi être amenés à réaliser le débourrage et le pré-entraînement des jeunes chevaux.

Le cavalier d’entraînement de trot travaille principalement sur les grands centres d'entraînement à proximité des hippodromes où les entraîneurs installent leurs écuries une partie de l'année, afin de pouvoir assister aux plus grands meetings. Le centre d'entraînement le plus connu en France est situé à Grosbois, à quelques pas du temple du trot, l'hippodrome de Vincennes, où se déroule chaque année l'une des plus grandes compétitions : le Prix d'Amérique.

Une journée type ⇒ Arrivée vers 7h30, sortie d’une partie des chevaux au paddock, nettoyage des boxes, sortie des jeunes et vieux chevaux sur la piste pour l’entraînement. Au retour de la piste, le cavalier d’entraînement assure les soins avant de passer au cheval suivant. L’après-midi, les soins et l’entraînement continuent pour se terminer vers 17h, sauf pour les cavaliers d’entraînement qui emmènent les chevaux aux courses. Il est fréquent qu’ils montent ou drivent en course également.

Quelles sont les qualités requises pour devenir cavalier d'entraînement au trot ?

Le cavalier d’entraînement de trot emmène fréquemment les chevaux aux courses l’après-midi ou en soirée et conduit généralement les véhicules de transport des chevaux, van ou camion. Le rôle de garçon de voyage s’ajoute à ses compétences de cavalier d’entraînement. Ce métier demande une bonne connaissance du milieu ainsi que du cheval afin d’effectuer le trajet écurie-hippodrome en toute sécurité :

  • Une bonne condition physique
  • Le goût de la compétition et du sport hippique
  • Du sang froid
  • De la polyvalence
  • Un bon niveau d'équitation
  • Une bonne capacité d'analyse
  • De la ponctualité
  • Une acceptation des risques

Il n'existe pas de contrainte de poids et ou de taille, notamment pour l’entraînement attelé.

Un métier valorisé par le niveau de salaire et les primes

En fonction de la discipline, les salaires des cavaliers d’entraînement sont variables.

Au galop, le cavalier d’entraînement perçoit une rémunération comprise entre 1574,80 € et 2000 € brut mensuel, selon les conventions collectives qui se rapportent à l’entraînement de chevaux. Conformément à la convention collective de l’écurie, le cavalier d’entraînement perçoit en plus de son salaire mensuel une prime de 1,5% calculée à partir des gains en courses des chevaux de l’écurie, distribuée entre les salariés de l’écurie.

Au trot, le cavalier d’entraînement perçoit un salaire compris entre 1584 € et 1838 € brut mensuel, selon les conventions collectives qui se rapportent à l’entraînement de chevaux. La convention collective prévoit également que les salariés de l’écurie se partagent une prime de 0,55% des prix gagnés par les chevaux de l’écurie.

Travailler au sein d’une écurie de courses présente d’autres avantages financiers, tels que :

  • La prime d’ancienneté à partir de 3 ans de service continu.
  • La prime des gagnants (qui ne concerne pas les écuries de débourrage pré-entraînement) ⇒ une prime, égale à 1,5% au galop et 0,55% au trot des prix gagnés par les chevaux de l’écurie, est répartie de façon égalitaire entre les salariés de l’écurie, au prorata de leur temps de travail, à partir d’une certaine ancienneté dans l’entreprise.
  • La prime de débourrage (qui ne concerne pas les écuries de débourrage pré-entraînement).
  • La prime de tonte ⇒ une prime forfaitaire est donnée pour une tonte effectuée dans le temps de travail.
  • La prime d’habillement ⇒ une indemnité d’habillement professionnel de 21 € par mois, avec un maximum de 252 € par an, est due au salarié.
  • Le régime de retraite complémentaire.

Une évolution vers le métier de jockey, mais pas seulement

Les évolutions sont nombreuses et le travail ne manque pas. Le secteur des courses hippiques est un secteur en plein emploi, qui recrute de nombreux cavaliers d’entraînement chaque année pour assurer l’entraînement et l’entretien des chevaux. En 2023, pas moins de 3200 offres ont été déposées sur équi-ressources, dont 259 en cavalier d’entraînement au galop et 58 en cavalier d’entraînement au trot.

Avec un peu d’expérience, une bonne connaissance du milieu ou grâce à une formation complémentaire, le cavalier d’entraînement pourra devenir responsable d’écurie, responsable de voyage ou encore entraîneur.

Le cavalier d’entraînement peut également espérer un jour devenir jockey. Il faudra néanmoins beaucoup de travail, une certaine dose de talent et d’aptitudes physiques afin de parvenir au plus haut niveau et ainsi représenter les couleurs des entraîneurs et des propriétaires de chevaux. Le métier de jockey est exigeant et nécessite un entraînement rigoureux. Au trot, monter et driver en course est plus accessible qu’au galop, où seuls les plus déterminés et entraînés y parviendront. En effet, au trot, les contraintes de poids et de taille sont moindres, donnant une opportunité aux plus grandes et grands.

Grâce à ses solides connaissances des chevaux, le cavalier d’entraînement peut également se diriger vers le métier d’éleveur de chevaux ou encore exercer son savoir-faire pour valoriser des jeunes chevaux, faire de la reconversion de chevaux de course ou se diriger vers les métiers connexes de la vente, de l’évènementiel, de la communication…

Enfin, les centres de formation apprécient leur profil, car ils font souvent de très bons formateurs techniques.

Témoignages

Sian, cavalière d’entraînement de galop depuis son adolescence

cavalière d'entraînement de galop
© Sian

« Quand j’étais jeune, j’étais plutôt dans les chevaux de sport, à faire de l’équitation comme tout le monde, et j’avais des préjugés sur les courses ! J’ai fait mon lycée en Angleterre, dans une section agricole, et dans mes cours il fallait travailler dans un métier avec les chevaux pendant 1 an. Alors j’ai testé une écurie qui proposait des balades, uniquement avec des réformés des courses, car ils n’étaient pas chers. J’ai été choquée par l’état des chevaux et le fait que le gérant s’en occupait très mal, j’ai donc voulu aller travailler dans une écurie de course pour voir ce qui s’y passait. Je ne suis jamais retournée au lycée ! J’ai continué à travailler avec cet entraîneur plusieurs années.
Je suis arrivée en France en 2010 et j’ai été embauchée par un entraîneur chez qui je suis toujours. Aujourd’hui, je monte 2 à 4 lots le matin, et je suis au bureau le reste du temps pour faire le suivi des chevaux et entretenir le lien avec les propriétaires anglophones. J’aime entraîner mon piquet de chevaux, les suivre, les connaître. À l’écurie, on s’occupe très bien des chevaux. Par exemple, si le cheval court le weekend, sa température est surveillée chaque jour, et s’il a un peu de température, il ne court pas.
Le métier est bien payé et quand on travaille longtemps chez le patron, on a accès aux primes d’ancienneté, qui font qu’on reste.
Pour faire ce métier, il faut avoir l’amour des chevaux et ne pas craindre le froid, c’est un métier passion. Mais en été, c’est un plaisir de sortir de chez soi pour aller au travail.
»

Arthur Rebêche, cavalier d’entraînement de trot

cavalier d'entraînement de trot
© Arthur Rebêche

« J’ai eu la chance d’être bercé dans le métier depuis tout petit. J’ai fait un BAC Pro CGEH à Graignes pendant 3 ans. C’était bien, mais il manquait de la pratique à l’écurie. Je n’étais pas très bon niveau études classiques, donc je me suis orienté vers un Bac Pro. Je trouvais que c’était une suite logique et si je devais arrêter le métier, au moins j’ai toujours un BAC Pro.
Le rythme de l’école permet de faire 2 ou 3 semaines et d’être dans le bain, mais sans être trop vite dans le rythme professionnel.
Après mes stages à l’école, j’ai été salarié dans une écurie de trot, puis je suis devenu premier garçon. L’avantage de ce métier, c’est qu’on peut évoluer sur son travail et on est à 100% dans l’écurie.
J’ai choisi le trot parce que je suis trop gros pour aller dans le galop ! Le trot est plus abordable au niveau de l’hygiène de vie par rapport au galop. Le trot permet de courir ce que le galop ne me permettrait pas. Moi je veux courir ! Je mène une bonne partie de l’effectif.
C’est un métier dur mais pas monotone par rapport à d’autres métiers plus faciles mais plus ennuyants.
C’est un métier de passion, on ne peut pas faire ça à moitié, on se donne à 300% pour les chevaux
. »

En savoir plus sur nos auteurs
  • Mélodie GERBIER-VIOLLEAU Chargée de formation à l'AFASEC
  • Charlène LOURD Ingénieure de projets & développement - service équi-ressources IFCE
  • IFCE - équi-ressources Emplois et stages dans la filière équine
Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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