Cavalier professionnel : un sportif équestre aux différentes spécialités

Le métier de cavalier professionnel regroupe en réalité cinq spécialités : celui de cavalier soigneur, de cavalier maison, de cavalier jeunes chevaux, de cavalier de concours et de cavalier de haut niveau. L’équitation a pour particularité de regrouper différentes disciplines sportives. Le cavalier évoluera souvent au cours de sa carrière dans la même discipline (CSO, dressage, CCE, endurance…). Toutefois, les frontières sont perméables et des changements de discipline sont possibles. Si la tâche commune, à savoir l’éducation et la valorisation sportive du cheval reste la même, le cavalier interviendra à des stades ou à des niveaux différents selon sa spécialité. Le cavalier est un sportif qui a la particularité d’évoluer en duo. A ce titre, il doit, en plus de son travail, prendre en compte la santé physique et mentale de son coéquipier équin.

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Niveau de technicité :
Cavalier professionnel en concours jeunes chevaux
Sommaire

Une formation qui passe par l’expérience et le génie sportif

Un peu d'histoire

Les sports équestres sont issus des entraînements militaires. Au XIXème siècle, les armées européennes disposaient chacune d’une cavalerie importante. Les généraux organisaient alors des compétitions, dont des épreuves de dressage et des championnats du cheval d’arme. Ces compétitions internes permettaient de tester les habiletés des soldats et des chevaux.

La codification des épreuves s’organise au début du XXème, avec l’avènement des jeux olympiques modernes. Dès les JO de Paris en 1900, figurent au programme des épreuves d’équitation. La forme actuelle avec trois disciplines olympiques, concours complet d’équitation, dressage et saut d’obstacles voit le jour à Stockholm en 1912. La performance sportive du cavalier est donc reconnue dès la naissance des JO modernes par le Comité international olympique (CIO). L’équitation, telle que nous la connaissons aujourd’hui, reflète encore cette influence militaire. Pendant longtemps, l’éducation s’est portée davantage sur le cheval que sur le cavalier. Historiquement, le cavalier apprend son métier « sur le terrain ». Si son expérience le rend professionnel, le cavalier a la chance désormais de pouvoir débuter sa carrière en suivant des formations adaptées.

De nos jours

Pour briguer un poste de cavalier, quelle que soit sa spécialité, il n’existe pas de diplôme obligatoire. Toutefois, des formations existent et certaines qualifications attestent d’un suivi de formation et d’un niveau de compétence. Les formations Bac professionnel Conduite et Gestion des Entreprises Hippiques (CGEH) ou Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole (CGEA) sont les formations qui permettent le mieux de s’initier aux activités de cavalier professionnel. 

Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’avoir une très bonne maîtrise de l’équitation et des processus d’apprentissage du cheval. Au-delà du galop 7 de cavalier décerné par la FFE, le cavalier, lorsqu’il devient professionnel, développe des compétences dans la détection du potentiel sportif des chevaux et dans l’optimisation de ce potentiel. De plus, il lui est nécessaire de développer une très bonne observation de la locomotion et des pathologies du cheval. Enfin, le cavalier est le lien entre le propriétaire et son cheval. Il agit dans l’intérêt des chevaux dont il a la garde et œuvre pour satisfaire les objectifs poursuivis par les propriétaires.

Face à cette multitude de compétences demandées, le Ministère de l’Agriculture soutient la professionnalisation du métier en délivrant depuis 2001 le Certificat de Spécialisation Education et Travail du Jeune Equidé (CS ETJE). Bien qu’on ne puisse que saluer la mise en place du CS ETJE, les professionnels des sports équestres sont encore confrontés à des difficultés de recrutement liées à la faiblesse du niveau équestre de nombreux candidats. Pour pallier au manque d’offres de formation, certains cavaliers professionnels ouvrent leurs écuries pour proposer des formations privées. A ce titre, l’Ecole Supérieure du Cheval et de l’Equitation du Pin (61) délivre depuis 1993 le titre de Cavalier préparateur du jeune cheval de sport en épreuve d’élevage accueillant chaque année une dizaine d’élèves.

Des cavaliers à tous les stades de l’éducation sportive du cheval

Le cavalier professionnel est un métier très diversifié. Embauché et/ou reconnu pour ses compétences équestres, sa capacité à appréhender et à faire progresser physiquement, techniquement et moralement les chevaux dont il a la charge, le cavalier professionnel effectue des tâches très différentes d’un poste à l’autre.

Cavalier soigneur : le cavalier sédentaire aux petits soins des athlètes

Le cavalier soigneur assure les soins courants aux équidés et veille à leur santé. De l’entretien de sa litière au pansage en passant par les sorties montées, à pied, les mises au paddock, au marcheur, le cavalier soigneur est le bras droit indispensable du cavalier de compétition. 

Témoignage d’Olivier Chollet

© O. Chollet
« J’ai fait mon apprentissage dans les courses de trot pour préparer et valider mon CAP agricole palefrenier-soigneur. Puis j’y ai travaillé une année avant de postuler à l’ENE. Mon travail consiste à gérer l’écurie et les chevaux au quotidien, mais aussi à préparer les chevaux lors des galas à l’Ecole ou en déplacement. Ayant le galop 7, j’ai demandé à monter dans le cadre de mon travail, ce qui a été accepté. Aujourd’hui, je fais mon travail de soigneur et je monte 1 à 2 chevaux par jour pour pallier aux absences des écuyers. Ce travail monté consiste en des sorties en trottings et du travail de fond sur le plat (entretien physique et assouplissements). Ce qui me motive dans mon travail est de voir l’évolution des jeunes chevaux (sauteurs) et de participer à la préparation des chevaux lors des galas. La difficulté du métier est le fait que le temps de travail peut être irrégulier, avec de réelles périodes de surcharge qu’il faut savoir gérer. Pour réussir dans ce métier, il faut un bon mental et moral et ne pas avoir peur du travail. Un moyen de rester motivé est de s’engager dans des activités annexes comme chef de paddock ».

Témoignage de David Schaerer

Cavalier professionnel soigneur - David Schaerer © F. Delisle
© F. Delisle
« J’ai fait un CAP agricole palefrenier-soigneur puis un BEPA entraînement du cheval de compétition. J’ai travaillé quatre années dans des élevages et fait mon armée dans les chevaux. J’ai intégré l’ENE à 23 ans directement dans l’écurie prestige. J’ai ensuite passé mon BPJEPS et ai postulé sur un poste de cavalier soigneur à l’Ecole dans le cadre des mobilités, où j’ai été retenu. C’est ainsi que je me suis retrouvé à travailler les chevaux de Sébastien Goyheneix. Mon travail consiste pour 80% de mon temps en un emploi de soigneur (gestion des chevaux…) et pour 20% en un travail de cavalier (soit 2-3 chevaux/jour). Ce travail consiste à entretenir les chevaux sur le plat (travail dans le bon sens, tendu), en trotting, à la longe ou lors d’un travail en carrière. Ma motivation pour ce métier est d’être davantage impliqué dans le travail du cheval, dans son bien-être et son moral et, ainsi, d’être complémentaire du cavalier dans toutes les phases. La difficulté est de réussir à s’organiser dans le travail et de manquer souvent de directives précises quant au travail du cheval à faire.
Mon conseil pour les jeunes qui voudraient accéder à ce métier est d’être passionné car le quotidien est dur et fatigant. Il faut aussi avoir un bon niveau équestre et de l’ambition tout en restant réaliste, ne pas rêver d’être cavalier international. Mais, c’est génial d’être le second, d’être cavalier soigneur, car c’est important dans la réussite du couple cavalier/cheval
».

Cavalier maison : le cavalier qui entraîne au quotidien

© A. Laurioux
Le cavalier maison entraîne et entretient la forme physique et mentale du cheval en vue des compétitions. Il varie les séances d’entraînement en prenant soin de planifier avec le cavalier de concours le travail du cheval. Il suit des cycles d’entraînement en vue d’amener ses pensionnaires dans les meilleures conditions physiques, techniques et mentales en compétition.


Témoignage de Philippe Vanderlynden

Cavalier professionnel : Philippe Vanderlynden
© P. Vanderlynden
 « Après avoir géré mes écuries, je me suis décidé à me mettre à mon compte en tant que cavalier. Selon les clients, je monte les chevaux chez eux ou en concours. Il ne faut pas avoir honte de ne monter les chevaux qu’à la maison. On ressent une grande satisfaction de bien les préparer à la maison sur le plat ou sur les barres. J’apprécie toujours que mes clients me montrent les vidéos des chevaux en concours. Je base tout mon travail sur la confiance avec mes clients et sur la conscience professionnelle. Il faut, en effet, être totalement investi pour exercer ce métier. Quand on monte les chevaux des autres, il faut faire comme si c’était les nôtres et même mieux. Pour moi, un cavalier ne doit pas compter son temps et réfléchir sans cesse au travail de ses chevaux pour être performant. Je monte entre 10 à 15 chevaux par jour. J’ai la chance de travailler pour des écuries professionnelles qui ont des grooms pouvant me les préparer. Je préviens mes clients de mon heure d’arrivée pour que tout s’enchaîne au mieux et passer ainsi un maximum de temps à cheval ». 

Cavalier jeunes chevaux : le cavalier des premiers moments

Le cavalier jeunes chevaux est spécialisé dans la valorisation et l’entraînement des jeunes chevaux. Dès le débourrage, il construit la carrière des jeunes chevaux en programmant et effectuant les séances de travail ainsi que les sorties en compétitions. Il forme ainsi les chevaux destinés à la compétition. Il travaille pour des éleveurs ou des propriétaires qui souhaitent former leur cheval dans un but commercial ou sportif.

Témoignage de Jean-Marc Favereau

© J.M. Favereau
« Notre écurie s’est spécialisée dans les jeunes chevaux car nous avons un petit élevage. En tant que cavalier, nous évitons de les vendre foal car nous souhaitons les voir évoluer et les valoriser en compétition. Des propriétaires nous confient également leurs chevaux pour les valoriser et les commercialiser. Les jeunes chevaux représentent environ 1/3 de notre effectif mais cela peut varier d’une année à l’autre. Presque tous nos chevaux sont à vendre. Nous travaillons pour détecter de bons chevaux pour le haut niveau mais nous travaillons aussi pour former des chevaux d’amateur. L’enseignement fait aussi partie de notre quotidien. Nous commençons le travail à 7H30 aux écuries où toute l’équipe, cavaliers et soigneurs, effectue les travaux d’écurie jusqu’à 9h. Les trois cavaliers se mettent à cheval jusqu’à 13H30 pour sortir l’ensemble des chevaux. C’est un véritable travail d’équipe car les soigneurs nous les préparent et les mettent au marcheur pour optimiser le temps et le personnel. L’après-midi est souvent réservée aux cours et au petit travail des chevaux qui ne sont pas sortis le matin. J’ai profité de mon statut d’athlète de haut niveau en concours complet pour valider mon monitorat et mon instructorat. J’ai toujours été bercé dans cet univers en commençant ma carrière sur les circuits juniors, jeunes cavaliers puis en seniors. J’ai toujours fait du jeune cheval avec mon épouse car nous n’avions pas les moyens d’acheter des chevaux tout faits. Travailler les jeunes chevaux est apparu comme une évidence pour avoir des chevaux de qualité à des prix raisonnables. J’ai d’abord connu le circuit des jeunes chevaux en concours complet, le circuit des jeunes chevaux en dressage est plus récent et commence à se développer. Avant, les gens allaient chercher des chevaux de dressage dans les pays nordiques mais heureusement l’élevage de chevaux de dressage se développe en France. C’est agréable de travailler les jeunes chevaux car nous avons le temps, surtout quand ils ont 4 ans. On peut les travailler progressivement, c’est pour cette raison que le circuit des jeunes chevaux est bien fait. Mais certains chevaux sont tardifs et ne parviennent pas à s’introduire dans leur génération. Les parcours formation sont un bon outil pour quand même les former. Tout le monde n’aime pas travailler les jeunes chevaux car ils peuvent être remuants. Il ne faut pas avoir peur de tomber. D’ailleurs, les cavaliers trop prudents font rarement de bons cavaliers jeunes chevaux. Le travail des jeunes chevaux est une bonne école pour les jeunes cavaliers car ils peuvent monter plusieurs chevaux et donc découvrir différentes sensations. Ils découvrent différents types de chevaux. Il y a toujours des éleveurs qui acceptent de confier des jeunes chevaux ce qui permet aux jeunes cavaliers de prendre du métier. Le marché du jeune cheval fonctionne plus en local, il y a toujours des solutions pour sortir des jeunes chevaux en compétition car il y a toujours des éleveurs qui cherchent des cavaliers pour valoriser leur cheptel ». 

Cavalier de concours : le cavalier qui oscille entre concours et commerce

Le cavalier de concours concoure en compétition. Associé à des propriétaires dont les motivations peuvent être sportives ou lucratives, il tire ses revenus des pensions et des gains en compétition. Très souvent commissionné sur les ventes, la commercialisation des chevaux est pour lui une source de revenu également importante.

Témoignage de Perrine Carlier

© P. Carlier
« Quand on débute le métier, on se lance avec l’idée qu’on va monter à cheval. En réalité, quand on est cavalier, il faut savoir gérer les chevaux mais, aussi et surtout, une entreprise. Les journées sont ainsi rythmées par le travail et la valorisation des chevaux, la gestion de l’équipe, la logistique, la comptabilité et l’entretien de l’infrastructure. En résumé, le cavalier est un sportif enseignant avec une casquette d’agriculteur. Cette multitude d’activités fait que le métier est très enrichissant. Mon entreprise a évolué progressivement, ce qui m’a laissé le temps d’apprendre de mes propres expériences pour éviter les erreurs du passé. Je n’ai pas eu l’occasion de suivre de formation de gestion d’entreprise, ce qui est dommage. Je conseille vivement aux jeunes de se munir au maximum de bagages pour appréhender le métier dans sa globalité. Il est essentiel pour eux d’apprendre à gérer une exploitation agricole, de maîtriser une langue étrangère en plus de leurs savoirs équestres. D’ailleurs, l’enseignement et la transmission du savoir font partie intégrante du métier de cavalier professionnel. En tant que professionnel, nous continuons de nous perfectionner auprès de confrères. Il est à mon sens normal de transmettre à notre tour nos connaissances à nos clients. Tous les cavaliers ne sont pas faits pour enseigner mais, quand on aime ça, c’est une vraie richesse. Il est important de transmettre, c’est ainsi qu’on fait évoluer le sport. Voir ses élèves accomplir un piaffé pour la première fois c’est aussi émouvant que de gagner une compétition, c’est une mission accomplie ! C’est un métier de cœur où les gens ont envie de vibrer et il faut les aider. Apprendre à un jeune cheval, remporter des épreuves avec un cheval d’expérience ou voir ses élèves heureux et satisfaits de leurs chevaux récompense les nombreuses heures de travail. Le cavalier de concours doit, toutefois, à un moment dans sa carrière se consacrer exclusivement à la compétition pour évoluer. Le sport c’est notre adrénaline, c’est ce qui nous motive. Il faut aimer ce que l’on fait et y croire. Je n’ai pas fait le circuit des jeunes cavaliers ou des juniors mais je ne me suis pas mis de barrières. Je consacre ma vie à l’équitation et bien que le métier ne soit pas facile, j’encourage toujours les jeunes à suivre leurs objectifs ».

Cavalier de haut niveau : le cavalier icône

Cavalier professionnel de CCE - concours de haut niveau
© A. Laurioux
Le cavalier de haut niveau organise son système d’entraînement (cavalier et chevaux) autour de la performance au haut niveau. Il dispose d’un piquet de chevaux (souvent stable) capable de figurer au classement des plus hautes compétitions. Toutefois, le métier à part entière n’existe pas vraiment et le cavalier doit jongler entre commerce, enseignement et produits dérivés. Il devient alors un chef d’entreprise dans laquelle son image a une importance prépondérante. Sa médiatisation lui confère un statut représentatif qui lui permet d’élargir sa clientèle et l’oblige, vis-à-vis de ses supporters et du public, à représenter les sports équestres. En effet, ses comportements sont scrutés et commentés, en particulier sur les réseaux sociaux. Il lui est donc indispensable d’adopter un plan de communication, lui permettant d’avoir une image positive vis-à-vis de la presse, d’attirer des sponsors et de vendre des produits dérivés. Il peut s’agir d’équipements, mais aussi de partages d’expérience lors de conférences en entreprise notamment.

Témoignage de Karim Laghouag

« C’est mon oncle, Pierre de France, qui m’a fait découvrir l’équitation, puis le métier de cavalier de haut niveau. Auprès de lui, j’ai pu très tôt me rendre compte que le métier n’existe pas vraiment. Lui-même enseignait beaucoup, faisait du commerce, élevait et organisait aussi des concours. Le concours est la vitrine de notre métier mais ne constitue pas la ressource financière. J’ai ensuite fait un sport étude au Haras du Pin et passé mon monitorat. J’ai travaillé chez lui pendant plusieurs années et découvert le haut niveau et l’équipe de France avant de m’installer.
Sur un autre plan, Didier Courrèges m’a aussi accompagné en m’invitant à participer aux « Etoiles du sport ». Sur le modèle du parrainage, lui-même, champion olympique de CCE à Athènes en 2004, m’a initié au haut niveau en me permettant de rencontrer, lors des universités d’été du sport, les meilleurs athlètes d’autres disciplines. J’ai eu ainsi la chance de connaître des athlètes aux parcours très variés comme Nathalie Simon ou les joueurs de l’équipe de France de 98 ou des apnéistes. Ces rassemblements auxquels je participe désormais chaque année et pour lesquels je suis devenu parrain et où j’y ai lancé Victor Burtin et François Lemière avec Astier Nicolas au retour de Rio, m’offrent une ouverture vers les autres sports, me permettent de suivre des formations en média-training et surtout d’observer des parcours de haut niveau très variés.
Rapidement, et encore plus en ayant gagné la médaille d’or aux Jeux Olympiques, j’ai compris qu’il fallait bien s’entourer. Je me considère comme un chef d’entreprise avec un staff autour de moi. J’ai pris un peu d’avance sur les autres en m’intéressant d’avantage à la communication. J’ai plusieurs dizaines de milliers de followers sur Facebook et Instagram et suis suivi par 2000 abonnés sur Twitter. 
J’alimente régulièrement ces réseaux en y consacrant plusieurs jours par mois et des moments clés lors des compétitions (les arrivées, les reprises de dressage, les parcours, les conférences de presse, les remises des prix…). Je suis accompagné d’une équipe de communication professionnelle qui me commande aussi des vidéos techniques ou des présentations de sponsors et partenaires. Mon équipe les publie de manière appropriée en gérant le timing pour maximiser les vues et les partages. C’est un métier à part entière qu’il faut faire correctement. Après un an et demi de communication régulière (je faisais une vidéo chaque lundi), j’ai enfin pu mesurer l’impact de cette communication sur la fréquentation de mes stages, l’afflux des chevaux dans mes écuries, mais aussi le nombre de sollicitations des médias ou des organisateurs de séminaires d’entreprises qui sont friands de mon expérience du haut niveau. La fédération nous accompagne dans ce sens pour que nous puissions toucher un public plus large.
Toutes ces réussites proviennent d’abord de ma passion pour les chevaux. Je les adore. Elles passent également par une équipe que j’ai appris à manager de manière plus positive. Auparavant, j’avais tendance à voir ce qui n’allait pas. Aujourd’hui, je sais dire quand c’est bien à mon équipe. Je le dois à mes rencontres et en particulier à celles avec les « Etoiles du sport ». 
Pour un jeune qui souhaite devenir cavalier de haut niveau, je lui conseille d’abord de toucher à tout. Il faut être polyvalent. J’ai moi-même pratiqué l’attelage, la voltige en cercle, le dressage, le CSO, le horseball mais j’ai aussi des aptitudes en assistance vétérinaire et sais remettre un fer. C’est ce que j’attends de mes salariés, cette polyvalence et quand on manage, on doit savoir aussi faire ce qu’on demande aux autres. Ensuite, il faut de la cohérence. Il est nécessaire de s’appuyer sur des professionnels. Aujourd’hui, s’entourer de préparateurs physique et mental, tout autant que d’un coach de dressage ou de saut d’obstacles et d’une équipe de communication font partie du métier. Ça coûte cher et nos revenus sont limités mais, même si on le fait à petite échelle au début, il faut le faire bien et grossir ensuite quand on en retire les bénéfices. J’ai investi la moitié des bénéfices de ma médaille à Rio dans mon plan de communication, je ne voulais pas rester dans l’anonymat comme Michel Roche, champion olympique en 1976 à Montréal avec Marcel Rozier, Hubert Parot et Marc Roguet. Il était pour moi important de profiter de ce coup de projecteur pour partager mon expérience et promouvoir mon sport parce que c’est un sport magnifique, rempli de valeurs et de passion. 
Quoi qu’il en soit, il ne faut jamais rester où on est. Il faut sans cesse chercher de nouvelles techniques, observer, en laisser mais aussi en prendre, c’est ainsi qu’on avance
».

Un milieu compétiteur avec perspective d’avenir

Le métier de cavalier professionnel est très alléchant et de nombreux jeunes licenciés se projettent facilement dans des écuries professionnelles. De plus, rares sont les sports qui permettent d’en vivre professionnellement et pendant aussi longtemps. Les cavaliers professionnels, en bonne santé, exercent ce métier bien après 50 ans, même au niveau international.

Enfin, ce métier est plutôt prenant. Vivre au rythme des animaux contraint fortement les emplois du temps et allonge les journées comme les semaines de travail. 

Tous ces paramètres influent beaucoup sur le marché de l’emploi. Ainsi, on voit un fort renouvellement des emplois malgré la longévité observée des cavaliers. Il est donc indispensable pour affronter ce métier de développer des compétences très pointues dans l’un des domaines d’activité présentés plus haut et de sans cesse conserver une démarche de formation continue pour faire face aux évolutions du sport.

Evolution vers le métier de coach

Les cavaliers développent des compétences techniques très pointues. Qu’il s’agisse de l’acclimatation des chevaux aux compétitions sportives, de la gestion des pathologies, des cycles de récupération et d’entraînement, des techniques de pilotage en compétition, les cavaliers professionnels, selon leurs aptitudes, détiennent un savoir-faire que certains décident de dispenser. Dans ce cas, ils évoluent vers un Diplôme d’Etat (DEJEPS) ou un Diplôme d’Etat Supérieur (DESJEPS) permettant d’entraîner des cavaliers en leur proposant du perfectionnement et du coaching.

Evolution vers responsable d’écurie 

Les cavaliers professionnels ont souvent plusieurs cordes à leur arc. Certains intègrent des écuries de très grande envergure et prennent des responsabilités dans celles-ci. Le responsable d’écurie a la responsabilité d’un cheptel de chevaux. Il en assure les soins lui-même ou avec des soigneurs, programme les sorties quotidiennes, les entraînements avec les cavaliers. Ces responsables ont souvent une première expérience de cavalier professionnel

Evolution vers le métier de groom

Le groom est un soigneur qui suit les chevaux lors de leurs déplacements. Il est souvent celui qui les transporte. Il gère la sortie des chevaux avant l’arrivée des cavaliers de haut niveau. Dans l’exercice de cette profession, il est donc très apprécié d’être soi-même bon cavalier.

Evolution vers les métiers de commercial 

En exerçant le métier de cavalier professionnel, ce dernier développe des compétences dans les relations humaines. Il côtoie de nombreux acteurs : autres cavaliers, éleveurs, propriétaires, organisateurs, officiels de compétition… Une perspective possible est donc d’intégrer des enseignes commerciales qui visent le marché de la filière équine. Son réseau et sa facilité d’entrée en relation avec les potentiels clients sont très recherchés. Il est toutefois conseillé de suivre une formation dans le commerce pour assoir les connaissances et confirmer le nouveau projet professionnel.

Evolution vers les métiers des courses : cavalier d’entrainement

Quand leur gabarit le permet, les compétences de cavalier de sport sont très appréciées par le secteur des courses, notamment de galop et d’obstacles. En effet, les compétences équestres acquises, l’équilibre, la communication avec les chevaux et les connaissances de leurs comportements sont valorisées sur les pistes d’entrainement. Le cavalier professionnel doit alors changer un peu son équitation pour travailler dans une position plus haute sur des étriers plus courts. Il devient cavalier d’entraînement.

En savoir plus sur nos auteurs
  • IFCE - équi-ressources Emplois et stages dans la filière équine
  • Charlène LOURD Ingénieure de projets & développement - service équi-ressources IFCE
  • Nicolas MABIRE Ingénieur de projets et développement - Ifce
  • Florence DELISLE Ingénieur de formation et développement Ifce

Bibliographie


Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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