Palefrenier-soigneur : un rôle central et essentiel au confort des équidés

Le palefrenier-soigneur occupe une place prépondérante dans l’écurie. Son rôle est, en effet, d’assurer les soins aux chevaux ainsi que l’entretien de la structure au quotidien. Il doit accorder une attention particulière à la cavalerie et pouvoir détecter la moindre anomalie chez un cheval lorsqu’il s’en occupe. C’est pourquoi ce métier nécessite une bonne connaissance du cheval et de ses besoins. Depuis la création de la plateforme d’emploi d’équi-ressources, le métier de palefrenier-soigneur apparaît chaque année comme le plus pourvoyeur d’emplois. Ceci s’explique en partie par sa transversalité, puisque ces professionnels sont présents à chaque étape de vie du cheval et dans chacun des segments de la filière équine (courses, sport, loisirs, travail).

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Niveau de technicité :
palefrenier-soigneur
Sommaire

Acquérir un large savoir-faire

Pas de diplôme obligatoire

S’il n’est pas obligatoire de détenir un diplôme pour exercer le métier de palefrenier-soigneur, il est conseillé de suivre une formation agricole pour obtenir les connaissances de base (alimentation, entretien de l’écurie, préparation des chevaux au travail, réalisation de soins courants, gestion des stocks, organisation des transports d’équidés…).

Plusieurs certifications possibles

Trois certifications de niveau 3 et 4 du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire préparent au métier :

  • Le plus spécifique au métier est le Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole (CAPA) palefrenier-soigneur, accessible après la 3ème. Il s’axe autour de quatre capacités professionnelles :
    • Réaliser les soins courants aux équidés.
    • Réaliser des travaux liés à l’utilisation des équidés.
    • Effectuer les travaux liés à l’entretien courant du matériel, des bâtiments, des installations, des aires de travail et des abords.
    • S’adapter à des enjeux professionnels locaux.
  • Bien que plus généraux, les Baccalauréats Professionnels « Conduite et Gestion de l’Entreprise Hippique » (CGEH) et « Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole » (CGEA) préparent eux aussi au métier et incluent des compétences supplémentaires, telles que la gestion d’entreprise et le travail de la cavalerie, qui peuvent s’avérer utiles pour une évolution de carrière.
   
Témoignage d'Hélène Bellanger - ancienne groom, formatrice au NaturaPÔLE Campus d’Yvetot (76) : « Ces certifications permettent aux jeunes de se former, de connaître tout l'aspect que l'on vit lorsqu'on est habitué à aller dans un club : la sécurité et des connaissances zootechniques. Être en entreprise leur permet de vivre ce métier, la réalité du métier, les attentes et de pouvoir se réorienter si ce n’est pas ce qu’ils attendaient. »

Un quotidien dédié aux soins et à l’entretien

Depuis les premiers temps d’exploitation des chevaux, le palefrenier-soigneur, aussi appelé « valet d’écurie », est celui qui en prend grand soin, décèle le moindre problème, entretient les litières et nettoie les écuries. Ses gestes sont ancestraux. Déjà sous l’Empire, la méthode de pansage est immuable « car il faut que le corps des chevaux soit nettoyé tous les jours avec autant d’exactitude que celui de l’homme » (Lizet, 2020, page 45). Le palefrenier veille aussi à la bonne alimentation des animaux pour faciliter leur récupération après l’effort. En ce temps, le palefrenier, présent dans les écuries industrielles, était différencié du groom, présent dans les maisons bourgeoises.

De nos jours, les tâches restent les mêmes, bien qu’elles puissent être plus diversifiées en fonction de la taille des écuries. Plus l’écurie sera grande et le personnel nombreux, plus les postes seront hiérarchisés. Dans ce cas de figure, le palefrenier-soigneur sera assigné à l’entretien des écuries, aux soins courants et à la manipulation des chevaux. À l’inverse, dans les écuries de plus petite taille, il est fréquent de demander au palefrenier-soigneur d’assurer toutes les tâches inhérentes à la gestion de la cavalerie, y compris son entraînement (longe, trotting, travail léger sur le plat…). L’exercice du métier de palefrenier-soigneur demande ainsi au professionnel une grande polyvalence et autonomie afin d'avoir la capacité à diviser au mieux son temps de travail pour pouvoir effectuer toutes ses tâches durant la journée.

Témoignage d'Édouard Gallon - dirigeant d’une écurie de propriétaires (14) : « La polyvalence demande beaucoup d’organisation. On s’aperçoit que, avec le poste que notre palefrenière-soigneuse occupe, quand on cherche quelqu’un pour la remplacer quand elle part en vacances, réussir à trouver quelqu’un qui fait l’équivalent de ce qu’elle fait est difficile. Je ne trouve pas, il faut quasiment deux personnes. Elle est super efficace dans ce qu’elle fait. »

Le métier demande également un bon sens de l’adaptabilité. Travaillant avec des êtres vivants aux réactions qui peuvent être imprévisibles, ce professionnel doit pouvoir s’adapter à différentes situations et savoir réagir en fonction de celles-ci.

Savoir faire passer le bien-être des chevaux avant soi est très important. Passionné par les chevaux, le palefrenier-soigneur met tout en œuvre pour participer au bien-être des équidés dont il s’occupe. Rigueur, patience, mais aussi amour inconditionnel pour les chevaux sont nécessaires pour perdurer dans le métier.

Témoignage de Tiffany Damongeot - palefrenière-soigneuse au sein d’une écurie de sport (61) : « Il ne faut pas faire ce métier par dépit, si tu n'accroches pas dès le début et si tu n’as pas une certaine envie d’apprendre. Ce n'est pas une voie que l’on prend par défaut. Il faut vraiment avoir de la rigueur et être passionné, il ne faut pas faire ce métier par défaut. Il faut penser au cheval avant soi, tu prends ton petit-déjeuner après lui. »

En d’autres termes, le palefrenier-soigneur est spécialisé dans les tâches basiques d’écurie :

  • Distribuer les fourrages et compléments alimentaires.
  • Nettoyer les boxes et les écuries.
  • Sortir les chevaux au paddock, au marcheur, au tapis roulant…
  • Les panser.
  • Détecter le moindre problème.
  • Apporter les premiers soins.
  • Entretenir les installations :
    • Les aires de travail (herser la carrière, la piste, le manège…)
    • Les bâtiments (réparer les abreuvoirs…)
    • Le matériel agricole (réparer le tracteur…)
    • Les pâtures et espaces verts (réparer les clôtures, broyer les refus, débrouissailler…)
  • ...

Tout professionnel en lien direct avec le cheval doit être en mesure de réaliser les tâches du palefrenier-soigneur. Elles sont le fondement du travail avec les équidés.

Tiffany Damongeot : « C’est nous, soigneurs, qui allons repérer le moindre problème au premier coup d’œil. Le soigneur, c’est celui qui va vraiment avoir le rôle d’une nounou ; il va voir directement si quelque chose ne va pas. C’est le rôle du soigneur de veiller au confort et au bien-être du cheval, qu’importe le cheval. »

Ainsi, le métier de palefrenier-soigneur présente la particularité d’être exercé à la fois en début de carrière pour apprendre les rudiments du travail auprès des chevaux, mais également en fin de carrière pour les cavaliers ne désirant plus monter à cheval. Pour celles et ceux qui aiment le travail de soin au cheval, ils peuvent également exercer les métiers de groom, de garçon de voyage ou d’assistant d’élevage, qui sont proches de celui de palefrenier-soigneur. Ces professionnels peuvent évoluer vers des postes de responsable d’écurie ou responsable d’élevage.

Un métier ancestral en mutation

Comme tout métier en lien avec le cheval, celui de palefrenier-soigneur nécessite d’avoir une résistance physique adéquate, puisque le métier exige la manipulation de charges lourdes - comme les ballots de paille et foin, les seaux d’eau, le fumier - et s’exerce le plus souvent en extérieur, dans des conditions climatiques qui peuvent être variables en fonction des régions et des saisons.

Édouard Gallon : « On a souvent plus de candidats à la belle période et beaucoup moins en hiver. »

Aujourd’hui, des solutions ont été trouvées pour rendre le métier moins pénible, notamment avec la mécanisation de certaines tâches et grâce à l’utilisation, dans certaines structures, de brouettes électriques, d’un valet d’écurie, de balayeuses mécaniques ou encore de distributeurs d’aliments automatiques.

Face à une pénurie de personnel, les écuries doivent s’adapter, faisant ainsi évoluer le métier de palefrenier-soigneur. Nombre d’employeurs font désormais appel à des prestataires de service pour le curage des boxes afin de soulager leurs salariés de cette tâche pourtant inhérente à leur métier.
Dans un souci d’apporter toujours plus de confort aux chevaux et aux salariés, de nouveaux modes d’hébergement voient le jour, avec notamment le développement des écuries actives, concept qui vise à favoriser la vie des chevaux en troupeau et en extérieur avec du foin à volonté et, dans certains cas, un distributeur d’aliments automatique. En plus d’offrir un cadre plus adapté aux besoins fondamentaux des équidés, ce système rend le travail du palefrenier-soigneur plus flexible que lorsque les chevaux vivent en écurie classique. L’arrivée de ce système contribue là aussi à l’évolution du métier, puisqu’il demande de nouvelles compétences, telles qu’une connaissance du cheval vivant en groupe, l'utilisation de machines automatisées…

Au contact du public et sensible à la question du bien-être animal, le palefrenier-soigneur doit de plus en plus être en mesure de rendre compte de son travail pour sensibiliser aux bons gestes à avoir avec les chevaux. En tant qu’hommes et femmes de chevaux, les palefreniers-soigneurs se voient aussi accorder le rôle de pédagogue pour éviter tout anthropomorphisme.

Depuis 2022, le métier de palefrenier-soigneur a intégré le prestigieux concours « Un des meilleurs apprentis de France » (MAF), une occasion pour les futurs professionnels de valoriser leur savoir-faire et d'enrichir leur expérience. Aymeric Spanoudakis, médaillé 2022, revient sur son expérience : « Le concours MAF m’a apporté de la polyvalence, m’a permis d’acquérir des connaissances, d'apprendre des nouvelles techniques et de faire des rencontres, ainsi que d'obtenir des contacts. Participer au MAF permet d’avoir une plus-value sur son CV et donc d’obtenir des opportunités de travail. »
En savoir plus sur nos auteurs
  • IFCE - équi-ressources Emplois et stages dans la filière équine
  • Caroline BERTRAND Chargée de projet emploi-formation - service équi-ressources IFCE
  • Charlène LOURD Ingénieure de projets & développement - service équi-ressources IFCE

Bibliographie

   

Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

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