Le bilan radiologique des membres

Connaître la qualité du tissu osseux de son cheval est important : avant la mise à la reproduction des juments, avant de le destiner à une carrière sportive, avant une transaction… Seul un vétérinaire peut mener et interpréter cet examen, servi par un panel de moyens techniques performants. Le bilan radiologique est l’un d'entre eux.

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Niveau de technicité :
Cliché radiographique d'un pied de cheval
Sommaire

Les objectifs du bilan radiologique

Il peut être nécessaire de dresser un bilan de santé, à un instant donné, d’un équidé, soit pour asseoir un diagnostic, soit dans l’objectif d’orientation de l’utilisation de celui-ci, ou bien à la demande d’un acheteur.

L’examen clinique, statique et dynamique, par observations, manipulations et palpations, peut alors être approfondi et/ou complété grâce à des outils et techniques performants.

L’échographie, l’arthroscopie, la thermographie, la scintigraphie, l’IRM… permettent d’apprécier les différents tissus, mais c’est l’examen radiographique qui est le plus fréquent.

La radiographie des os, des articulations des pieds et des membres est devenue quasiment systématique lors de transactions. Elle peut permettre d’apprécier la qualité de l’équidé ou tout du moins d’en connaître les défauts. Ainsi, grâce à la radiographie, il est possible de :

  • Vérifier l’absence de lésions dégénératives des articulations ;
  • Déceler des lésions osseuses et prévoir leur évolution ;
  • Obtenir des conseils, de la part du vétérinaire, quant à l’utilisation de l’équidé (sport, reproduction…) ;
  • Acheter un équidé en connaissance de cause ;
  • Orienter et définir une thérapeutique en fonction du diagnostic ;
  • Etablir un bilan d’élevage pour les jeunes sujets (poulain).

La méthode du bilan radiologique

Le matériel

Pour la prise de clichés, il faut disposer d’un générateur de rayons X et d’un système d’acquisition d’images.

La prise des clichés

Toutes les personnes manipulant le cheval sont équipées de protections (tablier, gants…).

Les plaques sont positionnées sur des supports en regard des zones à radiographier, en fonction de l’incidence souhaitée. L’identification du cheval (nom, numéro SIRE, date, nom du praticien) est mentionnée sur chaque cliché.

Le traitement des clichés

Le développement des clichés se fait soit traditionnellement dans une chambre noire, soit par traitement informatisé.

bilan radiologique
Appareil de radiologie © Ifce
bilan radiologique
Radiographie d'un membre postérieur © Ifce
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Une fois le matériel installé, le manipulateur travaille avec des gants de protection © Ifce

Interprétation des clichés radiographiques

Seul un vétérinaire est compétent pour lire et interpréter des clichés radiographiques.

bilan radiologique
Cliché radiographique d'un membre, de face
La lecture

Les clichés sont placés devant une vitrine lumineuse, un « négatoscope » qui illumine les radios.

L'interprétation

La forme générale, les contours, la densité osseuse… sont autant d’éléments pris en compte dans l’analyse.

Une « notation » est généralement utilisée pour définir le « profil radiographique » de l’équidé.


Des études récentes permettent de situer l’individu par rapport à une population de référence. Ainsi, les chevaux peuvent être répartis en 5 classes de gravité selon leur score radiographique. La moyenne est de 5,3 et la médiane de 4. Les valeurs s’étalent de 0 à 30 (source : J.M. Denoix).

bilan radiologique
Les clichés sont pris selon plusieurs incidences : exemple de face © Ifce
bilan radiologique
Les clichés sont pris selon plusieurs incidences : exemple de profil © Ifce


ClasseCatégorieScore radiographiquePronostic sportif présumé
1Excellent0-1favorable
2Bon2-3favorable à réservé
3Moyen4-6réservé
4Médiocre7-10réservé à défavorable
5Mauvais>10défavorable

Le compte-rendu

A l’issue de l’examen, le vétérinaire rédige un compte rendu. Sur celui ci sont mentionnés :

  • Le diagnostic,
  • Le bilan lésionnel,
  • Le pronostic.

Ces éléments tiennent compte de l’utilisation escomptée du cheval.

Il ne faut pas oublier que :

  • Les clichés sont lus à un instant « t » ;
  • Un tableau lésionnel pourra évoluer ;
  • Les indications concernant la corrélation entre les lésions radiologiques et leurs expressions cliniques sont d’ordre statistique. Ainsi, une boiterie peut être due à d’autres éléments qu’osseux et, a contrario, des lésions osseuses peuvent être bien tolérées par l’équidé.

Où trouver ces professionnels ?

Les vétérinaires

Des vétérinaires spécialisés en médecine équine sont parfaitement équipés de matériels radiographiques. Vous pouvez connaître leurs coordonnées auprès de :

  • L’AVEF (Association Vétérinaire Équine Française) - site : www.vet-avef.com
  • Les GTV départementaux (Société nationale des Groupement Techniques Vétérinaires) - site : www.sngtv.org

Le CIRALE

Une équipe de vétérinaires spécialisés dans les affections ostéo-articulaires et musculo-tendineuses des équidés, est installée au CIRALE (Centre d’Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Équines) en Normandie, à Goustranville (14).

Cette structure unique au monde a une triple vocation : diagnostic, enseignement et recherche équine.

Des consultations sur des cas référés sont possibles, si le cheval est envoyé par votre vétérinaire traitant.

Site : http://www.cirale.fr/

En savoir plus sur nos auteurs
  • Frédérique GROSBOIS IFCE
  • Christophe DALICHAMPT Docteur vétérinaire
Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 14 05 2024

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