La peste équine

Le virus de la peste équine appartient à la famille des Sedoreoviridae (virus à ARN, de la même famille que celle des rotavirus). À ce jour, neuf sérotypes de virus ont été décrits.

Le berceau de la maladie est africain : le virus circule de façon habituelle au sud d’une ligne allant du Sénégal à l’Éthiopie. La peste équine a été importée en Espagne en 1987, suite à l'importation de zèbres porteurs asymptomatiques. La peste s’est ensuite propagée au Portugal et au Maroc. Depuis 1994, ces trois pays sont indemnes. Dans les autres États membres de l'Union européenne, et notamment en France, il n'y a jamais eu de cas de peste équine.

Le virus se transmet par l’intermédiaire d’insectes hématophages (notamment des moucherons du genre Culïcoides qui se nourrissent de sang). Ces vecteurs biologiques, qui multiplient le virus, sont présents dans le sud de la France.

Le taux de mortalité peut varier de 10 à 100% selon la virulence de la souche et l’espèce infectée. La durée d’incubation (délai entre la contamination et l'apparition des premiers signes cliniques d'une maladie) varie de 3 à 10 jours (15 jours à l'extrême).

Il existe plusieurs formes cliniques, avec des signes différents.

Forme pulmonaire

• Signes généraux : hyperthermie (40-41°C), forte sudation, tachycardie (accélération de la fréquence cardiaque)
• Troubles respiratoires : dyspnée sévère (difficultés respiratoires), toux spasmodique et douloureuse, jetage spumeux
• Mort en détresse respiratoire en 24 à 48h dans près de 100% des cas

Forme cardiaque

Évolution sur quelques jours (3 à 15 jours) avec :

• Signes généraux : hyperthermie (39-40°C)
• Troubles cardiaques : péricardite exsudative (accumulation de liquide autour du cœur), œdèmes sous-cutanés (salières, face, encolure, membres antérieurs)
• Troubles respiratoires : insuffisance respiratoire secondaire à la péricardite
• Mort dans 50 à 70% des cas ou récupération

Forme mixte

Avec des signes communs aux deux précédentes formes, il s’agit de la forme la plus courante et elle peut causer la mort dans 70 à 80% des cas.

Formes atypiques

• Signes nerveux (œdème cérébral).
• Forme fébrile pure avec uniquement de l'hyperthermie, plus souvent observée sur les ânes, mulets ou bardots.
• Des cas de mort subite ont été observés.

Suite à une suspicion clinique, votre vétérinaire sanitaire pourra effectuer une prise de sang pour rechercher :

• Soit des anticorps dirigés contre le virus (grâce à un test sérologique).
• Soit le virus directement (grâce à un test virologique) ou son génome (grâce à un test PCR).

Ces tests permettront d’obtenir un diagnostic avec certitude.

En cas de mortalité, une autopsie devra être conduite. Des lésions caractéristiques, notamment au niveau des poumons et du cœur, permettront d’orienter le diagnostic. Des tests virologiques pourront alors être effectués sur des organes (cœur, rate) et permettront un diagnostic de certitude.

Il n'existe à ce jour aucun traitement connu contre la peste équine.

Bien que des vaccins soient produits dans le monde, la vaccination est interdite en France du fait du statut indemne de ce pays vis-à-vis de la maladie. Dans l'hypothèse de l'apparition d'un cas en France, des mesures de police sanitaire seraient immédiatement mises en place par l'État (cf. partie Réglementation ci-dessous).

La peste équine est une maladie réglementée dans l'Union européenne (loi Santé Animale ou Règlement UE 2016/429). La déclaration, la surveillance, la prévention et le contrôle lors des échanges internationaux sont obligatoires. Il y a également un plan d’intervention d’urgence mené par l'État afin d’éradiquer immédiatement la maladie dès sa survenue sur le territoire français.

Au niveau de la réglementation française, la peste équine est encadrée par des mesures de police sanitaire (articles R223-3 à R223-54 du code rural et du code de la pêche maritime).