Ferrage dans un travail
Autrefois, chaque village comptait sa forge et le forgeron était aussi maréchal-ferrant. Il ne se déplaçait pas mais les chevaux venaient à lui. C’est l’évolution de la morphologie des équidés, compte tenu de leur utilisation et de leur débouché, qui a nécessité l’appel à un matériel adapté pour une contention sereine. Aujourd'hui, les soins aux pieds pour certains équidés ne peuvent se pratiquer sans l'aide d'un « travail de contention ».
Objectifs du ferrage dans un travail
Les soins aux pieds des équidés sont primordiaux car empreints de conséquences sur l’état général du cheval, mais aussi sur les utilisations escomptées.
Le maréchal-ferrant, pour prodiguer ses soins, doit pouvoir le faire dans des conditions optimales de sécurité et de confort. Des outils et équipements adaptés sont ainsi mis à sa disposition. Le « travail de contention » répond à ces conditions.
Les races de chevaux de trait sont davantage concernées du fait de leur masse générale et donc du poids des membres de l’animal. Même si ces animaux sont malheureusement l’objet de manque de manipulations et d’éducation dans leur jeune âge, le « travail » ne doit pas être l’outil de l’extrême recours. Il faut donc sensibiliser les propriétaires à cette notion. Lorsque les chevaux dociles sont dressés jeunes à donner leurs pieds sans se laisser porter, il est possible de les ferrer à la française, jusqu’à une certaine limite, avec un aide expérimenté.
Le ferrage à l’anglaise est la méthode la moins appropriée pour le ferrage des chevaux de trait.
Le ferrage dans un travail
Pour quels types de chevaux ?
Ferrer dans un travail de contention est la méthode par excellence pour les chevaux les plus lourds, à sang froid. Dans le cas contraire, le cheval se débattrait jusqu’à l’accident.
Le travail sert à maintenir le pied levé mais ne sert pas à « ficeler » par la force un cheval délicat. Il préserve le dos du maréchal.
Les étapes
- L’utilisation d’un « travail » requiert un apprentissage. Le maréchal saura placer le cheval, positionner les chaînes et cordes et les ajuster afin que le cheval puisse plier les membres confortablement et sans appréhension.
- Le cheval est sanglé afin d’assurer une relative immobilité. Il ne doit pas se sentir « coincé » mais « encadré ». Cette étape nécessite beaucoup de calme, de patience, elle est primordiale pour la suite des évènements car c’est la mise en confiance.
- Le pied est levé, porté par un « repose pied » amovible et maintenu par les courroies de cuir.Le maréchal opère « à la française ».
Conception du travail de contention
Le travail lui-même est conçu pour accueillir des chevaux de différents gabarits. Certaines parties sont fixes, d’autres amovibles. Le sol en béton est rainuré.
Inconvénients
- Même dans un travail, certains chevaux peuvent avoir des réactions violentes, se sentant trop « coincés » ;
- Le travail des pieds est plus long du fait de la contention, compter environ 1h30 par cheval ;
- Travailler « à la française » requiert une expérience particulière ;
- L’existence de ce matériel n’incite pas certains éleveurs à éduquer leurs poulains ! N’hésitez pas à prendre les pieds des poulains de trait dès leur première semaine d’existence.
Remarque : Il existe des travails fixes ou mobiles. Ces derniers permettent d’assurer des prestations directement chez le client.
En savoir plus sur nos auteurs
- Frédérique GROSBOIS IFCE
- D. PILLON
- Jean-Michel GOUBAULT Maréchal-ferrant - Ifce
- Fabrice CAVÉ Maréchal-ferrant