Soins courants

Vous voulez être un propriétaire attentionné ? Apportez les meilleurs soins à votre cheval : vaccinations à jour, vermifugation régulière, calcul de sa ration… Mais surtout, observez-le pour bien le connaître.

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Niveau de technicité :
Palefrenier faisant les soins à son cheval
Sommaire

La règle d'or : observer

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Observer le comportement de chaque cheval au sein du troupeau permet de connaître ses habitudes © N. Genoux
Vérifier qu’un cheval est en bonne santé est une routine simple de tous les jours, qu’il faut néanmoins prendre le temps de faire.

Observer votre cheval, sans le déranger, vous permettra de mieux connaître ses habitudes. Au sein d’un groupe, vous décèlerez la hiérarchie installée.

Une fois les habitudes et le caractère de chaque individu connus, il ne faut que quelques minutes par jour pour détecter une éventuelle anomalie, que le cheval vive en box ou au pâturage. Avec l’expérience, tout changement de comportement saute aux yeux.


Tout comportement suspect, même anodin, de la part du  cheval, doit amener à une recherche de cause et aboutir à une explication sensée de votre part.

Si les symptômes persistent, contactez votre vétérinaire sans tarder.

Observez-le pour bien connaître ses habitudes et déceler tout comportement suspect…

Le pansage

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Pansage et soins courants © L. Launay
Pour les chevaux vivant au boxe, cette manipulation de 15 minutes environ a pour but de débarrasser la peau, les poils et les crins, de la poussière, des déchets d’aliments, de paille, de sueur séchée, des souillures de crottins, du poil d’hiver...

C’est, de plus, un excellent massage des régions sous-cutanées :

  • Il favorise la circulation sanguine ;
  • Et prévient l’apparition des maladies de peau telles que les dermatoses, les parasites externes...

C’est une base importante de l’hygiène du cheval. Il permet aussi :

  • De voir une éventuelle déformation sur les membres, le corps ou la tête ;
  • De soigner une petite plaie mal placée (garrot ou têtière par exemple) ;
  • De vérifier l’état des pieds et de les graisser régulièrement, ainsi que de contrôler la ferrure.

Pour prévenir la transmission des maladies, utiliser de préférence du matériel de pansage individuel pour chaque cheval (brosse, étrille).

Le pansage des chevaux vivant en extérieur n’est pas nécessaire car ils se roulent au sol et se constituent ainsi une protection naturelle. Cependant, un pansage régulier permet de vérifier l'état de santé du cheval au pré.

Le pansage est un moment privilégié de contact entre l’Homme et le cheval. Sous prétexte qu’il est moins nécessaire lorsque les chevaux vivent en liberté au pré, il ne faut pas pour autant les y abandonner sans soins, livrés à eux-mêmes.

Pour les chevaux au pré, il est conseillé de faire leur inspection une fois par jour et de vérifier notamment la tête, les yeux, les muqueuses, les membres et les organes génitaux (poulinière).

Soins aux pieds

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Curer les pieds à chaque sortie © N. Genoux
En curant les pieds, vous pourrez vérifier l'absence :

  • De crevasse ou d’atteinte au niveau des pâturons ;
  • De pourriture au niveau des fourchettes ;
  • De seimes, bleimes, clous de rue...

Si le cheval porte des fers, vérifiez qu’ils sont encore en place (ainsi que tous les clous). Pour les pieds simplement parés, vérifiez que la corne ne soit pas trop longue ou trop cassée, et que la paroi est intègre.

Une à plusieurs fois par semaine, selon les conditions d'hébergement du cheval et l’état des pieds, il faut les graisser afin d’entretenir une corne souple et perméable. Les pieds seront plus secs et davantage à graisser lorsque le cheval est logé sur une litière séchante (type copeaux) comparée à une litière plus humide (paille).


Le graissage des pieds des chevaux vivant au pré n'est pas nécessaire car la corne se réhydrate avec l'hygrométrie du sol. Cependant, le graissage peut s'avérer nécessaire dans certains cas particuliers (mauvaise corne, terrain très sec, pathologie...).

N’oubliez pas : pas de pied, pas de cheval !

Le maréchal-ferrant doit intervenir toutes les 4 à 6 semaines, parfois plus selon l’utilisation de l’animal et l’état du terrain.

Les yeux

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Les yeux en disent long © N. Genoux
Même si les yeux ne font a priori pas l’objet de « soins courants », il faut être vigilant à toute atteinte, changement de couleur, larmoiement, un œil restant fermé partiellement ou totalement... qui pourraient laisser suspecter une conjonctivite (inflammation de la conjonctive), une kératite (inflammation de la cornée), un ulcère de la cornée...

En été, il est recommandé de préserver les yeux des chevaux par le port éventuel d'un masque/bonnet grillagé… évitant des conjonctivites au traitement long, dues aux insectes.


Ne jouez pas les « apprentis sorciers » en faisant de l’automédication. Un produit non adapté à l'œil ou périmé peut avoir des conséquences dramatiques sur l’intégrité de la fonction visuelle.

Soins dentaires

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Schéma de la bouche du cheval (vue de face et de profil) avec présence de surdents © Dr P. Chuit
Les dents de lait comprennent 12 incisives et 12 prémolaires qui apparaissent entre quelques jours et 9 mois d'âge. Elles sont progressivement remplacées par les dents adultes entre 1 et 5 ans. Leur pousse est continue.

Le cheval possède :

  • 12 incisives (pinces, mitoyennes, coins) ;
  • 4 canines (crochets) chez le mâle et les juments dites « bréhaignes » ;
  • 12 prémolaires ;
  • Et 12 molaires.

Chez le cheval, les tables dentaires sont inclinées. De plus, la mâchoire supérieure peut être légèrement décalée vers l'avant, provoquant l'apparition de surdents sur la première molaire supérieure. Avec le temps, les dents se liment en biseau et forment des surdents, qui blessent la langue et les joues du cheval. Celui-ci mange mal, perd de l’état, devient rétif aux embouchures, se défend à la main du cavalier…


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Le pas-d'âne, outil incontournable pour l'intervention du dentiste équin/vétérinaire © A. Laurioux
Certains chevaux ont également une prémolaire supplémentaire en avant des autres (appelées dents de loup lorsqu'elles sont situées sur le maxillaire supérieur ou dents de cochon lorsqu'elles sont situées sur le maxillaire inférieur). Ces dents causent parfois des réactions de défense et/ou des blessures aux commissures des lèvres/sur la langue avec les embouchures. Il faudra alors la/les faire extraire.

Ces signes sont souvent confondus avec du mauvais vouloir alors qu’en fait votre cheval souffre !

L’intervention de votre vétérinaire ou dentiste est nécessaire dès le débourrage du poulain, puis recommandée 1 fois par an. Vérifier aussi la dentition de vos vieux chevaux.


Remarque réglementaire : La dentisterie est un acte vétérinaire mais certains soins peuvent également être pratiqués par un technicien dentaire équin détenant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle.

En savoir plus sur nos auteurs
  • Isabelle BARRIER-BATTUT Docteur vétérinaire - formatrice IFCE
  • Pauline DOLIGEZ Ingénieure de projets & développement « Alimentation et entretien des équidés » IFCE
  • Lionel VIEL Technicien dentaire Ifce
Pour retrouver ce document: www.equipedia.ifce.fr
Date d'édition : 15 05 2024

Ressources à télécharger

Dépliant Ifce : Pharmacie vétérinaire
Dépliant
La pharmacie vétérinaire

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